Dans une note interne portant “admission à la retraite d’ancienneté des officiers supérieurs des armées”, dix-huit officiers partiront à la retraite, à compter du 30 mai prochain.
La ministre des armées précise que dans “la limite de leurs droits un congé libérable de 90 jours leur est accordé valable du 1er mars au 29 mai 2021, inclus délai de route y compris avec solde de présence“.
Ces officiers viennent de plusieurs régiments. Rien d’inhabituel. Il arrive parfois que certains officiers de l’armée fassent exceptionnellement plus que la durée légale du nombre d’années de travail.
Ces départs à la retraite interviennent toutefois après le limogeage inopiné d’Abalo Kandanga, le très controversé chef d’Etat-major, et un jeu de chaises musicales portant sur des nominations au sein des FAT.
Néanmoins, parmi les nouveaux départs à la retraite, on note la présence de Kokouvi Amblesso, de la Base de transport de Lomé (BTL, armée de l’air), mis aux arrêts en février 2020. Officier de l’armée de l’air, son arrestation a eu lieu peu après la présidentielle du 22 février au cours d’une mission dans le nord-Togo. Selon ses proches, il était soupçonné de faire partie de la garde rapprochée du candidat de la DMK, Agbeyome Kodjo, officiellement deuxième à la présidentielle de février 2020.
Kokouvi N’soua Amblesso sortira en juillet 2020 après quatre mois de réclusion. Sans jugement ni sanctions disciplinaires.
Les FAT, principale détentrice du pouvoir politique
L’armée togolaise entre dans une période de restructuration depuis la nomination de Mme Essossimna Marguérite Gnakade à la tête du ministère des Armées. Présumée intime du président, fille d’ancien militaire, donc personnalité du sérail, son arrivée à la manette de ce poste stratégique, constitue une reprise en main de l’armée par Faure Gnassingbe. Chef des armées et ancien ministre de la Défense, le chef de l’Etat avait pu laisser penser manquer de maîtrise de la situation.
La grande muette a connu des soubresauts ces derniers mois à cause d’un événement : l’assassinat dans un camp militaire du chef du Bataillon d’intervention rapide (BIR), le colonel Bitala Madjoulba, le 3 mai 2020. Puis, quelques semaines plus tard, la mort accidentelle dans des circonstances quelque peu mystérieuses d’un autre colonel.
Les Forces armées togolaises ont un rôle central dans le système politique au Togo. Elles occupent la scène politique depuis le 13 janvier 1963, à la suite de l’assassinant de Sylvanus Olympio, le père de l’indépendance. Et n’ont plus quitté le jeu politique. Les officiers supérieurs d’active occupent de hautes fonctions politiques et direction d’entreprises publiques. Et l’armée intervient régulièrement pour apporter un appui non négligeable au pouvoir. En 2005, un quarteron d’officiers supérieurs avait remis le pouvoir à Faure Gnassingbe, à la suite du décès de son père, le général Gnassingbe Eyadema.
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