On susurre à Lomé que l’actuel administrateur apostolique de l’archidiocèse de Lomé, Mgr Isaac Gaglo, serait probablement le prochain archevêque métropolitain.
De sources proches de l’Eglise catholique de Lomé, Mgr Mgr Isaac Gaglo sera désigné par le pape François comme le prochain archevêque du Togo. Mgr Gaglo est actuellement l’évêque du diocèse d’Aného, qui dépend directement de l’archidiocèse de Lomé. Il serait inconvenant de le réaffecter dans son diocèse d’origine. Il a été nommé le 11 août dernier «administrateur apostolique Sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis» de l’archevêché de Lomé après la disparition de Mgr Barrigan-Bénissan le 4 août.
En charge de l’apostolat des laïcs au sein de la Conférence des évêques du Togo (CET), Mgr Gaglo fut nommé administrateur du diocèse d’Aného à la mort de Mgr Dossavi avant d’en être nommé évêque principal en 2007.
Agé de 66 ans, donc plus très jeune, le choix de Mgr Issac Gaglo pourrait être compris comme celui d’une transition. Les évêques partent généralement à la retraite à l’âge de 75 ans, comme vient de démissionner Benoit Alowonou, Monseigneur évêque de Kpalimé.
Titulaire d’un doctorat en théologie acquis à Innsbruck, Mgr Isaac Gaglo serait plutôt un évêque dogmatique et moraliste, très peu porté sur la politique. Il serait néanmoins très proche de Madame la Première ministre Victoire Dogbe-Tomegah alors que de plus en plus de voix s’élèvent dans l’opinion pour critiquer l’attitude quelque peu conciliante de l’église vis-à-vis du pouvoir despotique du régime togolais.
Quelle sera la position de l’Eglise catholique vis à vis du régime ?
Selon une source, le pouvoir ferait officieusement don chaque début d’année de 10 millions CFA à chaque évêque et gratifierait certains prêtres acquis à sa cause de 1,5 million CFA chacun. De même, il se raconte que le régime aurait financé les obsèques de Mgr Barrigah-Bénissan.
Pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat, peut-être. Cependant, rien dans la constitution laïque du Togo n’indique de telles générosités publiques à l’égard des confessions ou d’une confession particulière.
En octobre 2010, Mgr Gaglo a accordé une interview au site cath.ch. Il répondait ainsi à une question sur la contestation de la présidentielle de mars 2020 et le rapport de la Mission d’observation de la Commission épiscopale nationale Justice et Paix (Cenjp).
«Nous n’avons rien de sûr. Le cas togolais est délicat. Nous voulons mettre les partis en dialogue, favoriser la réconciliation et le pardon. Que peut-on faire de plus ? On est à l’écoute des gens, on cherche la bonne volonté de part et d’autre. Tout dire ne servirait pas à calmer le jeu. Au niveau des citoyens, l’Eglise est très respectée et écoutée, et les gens sont affolés si elle ne réagit pas. Mais l’Eglise n’abandonne pas les gens, elle ne baisse pas les bras, au contraire. Mais il est vrai que la situation traîne en longueur », a délcaré Isaac Gaglo.
La conférence des évêques a publié une lettre pastorale le 27 avril 2016 sur la situation sociopolitique au Togo. Il s’agit d’un manuel d’éducation politique très explicite sur le ton et la forme comme un appel à s’opposer au pouvoir en place. Elle invitait l’Eglise et les populations togolaises à prendre leur responsabilité face à la situation politique.
Kofi Nouwazamedo
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