Le Parti des Togolais: Un congrès à l’américaine

Affiche grandeur nature un peu partout sur les bords des artères principales de Lomé, parutions régulières dans la presse locale, portraits dans la presse internationale, une politique de communication efficacement rodée basée sur des analyses objectives dépouillées de tout romantisme, un discours politique sans exclusive tourné vers le rassemblement de tous, storytelling, le Parti des Togolais tape dans l’œil à l’approche de son congrès qui aura lieu les 1er et 2 août prochains. Sans oublier qu’il tient un concert gratuit  le 2 août au Stade de Kégué, en apothéose au Congrès. La politique  à l’américaine. 

En termes de buzz, il n’y a pas de doute qu’UNIR, le parti au pouvoir, a trouvé chaussure à son pied ! Mobilisant les moyens de l’Etat, ce parti issu de l’ancien parti unique RPT, a toujours écrasé ses adversaires politiques, totalement démunis pour s’opposer efficacement à la grosse machinerie du régime presque cinquantenaire.

Or tel n’est pas le cas du Parti des Togolais, qui s’est constitué à la fois les moyens financiers et techniques,  les ressources humaines adéquates pour faire face à la grosse machinerie. Le Parti des Togolais veut faire la politique autrement en « insufflant un sang nouveau à la Nation togolaise ». Un livre paraîtra en octobre prochain pour décliner les grands axes du projet pays d’Alberto Olympio, qui se déclare déjà candidat à la présidentielle. Le parti change les Togolais des habitudes réitérées au sein de l’opposition togolaise.

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A sa tête se trouve Alberto Olympio,  un homme d’affaires passé par Microsoft et PDG d’Axxend, une société d’ingénierie informatique implantée dans plusieurs pays d’Afrique, avec un chiffre d’affaire sur le continent de plus 15 millions d’euros. Le discours  de M. Olympio porte sur le social et l’économique,  tout en ne faisant pas l’économie de statistiques destinées à prouver ses affirmations.  Le parti est composé d’hommes d’affaires et de sciences, disciplinés et rigoureux, qui voudraient reproduire sur le champ politique les qualités qui ont fait leur succès.

En juillet 2014,  dans son portrait brossé par Jeune Afrique, Alberto Olympio, candidat à la présidentielle 2015, épinglait le régime actuel pour son manque d’efficacité voire son incompétence, une politique macroéconomique qui ne profite pas aux Togolais, tout en montrant sa détermination à renverser la tendance :

Notre PIB a augmenté  de plus 5,5% pour 2013, de 6% pour 2014. Mais qu’en pensent les Togolais qui souffrent au quotidien ? Nous avons des idées novatrices susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie. C’est un projet réalisable, et je peux le mettre en place. Chez nous au Togo, on manque de tout, le comblement des besoins et la relance de la consommation représentent un facteur considérable de croissance.

En effet malgré la croissance, le pays connaît une paupérisation en crescendo. Entre 2000 et 2010, les prix ont augmenté de 33 % en moyenne au Togo, ce qui a entraîné une baisse du pouvoir d’achat de près de 25 % durant la même période. Depuis 2014, l’inflation a repris de plus belle.

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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