Pour la première fois depuis l’ouverture du pluralisme politique au Togo, l’opposition politique est en voie de remporter une élection présidentielle. En effet les informations qui nous parviennent de différentes sources depuis la fermeture des bureaux de vote tendent à donner une nette avance au candidat de CAP 2015, la coalition de l’opposition dont le candidat est Jean-Pierre Fabre, le leader du parti ANC.
Mais pour qui connaît le Togo, ce n’est pas faute d’avoir remporté des votes que les opposants au régime n’avaient jamais pu renverser le régime. En 1993 comme en 2003, les candidats de l’opposition, respectivement Gilchrist Olympio et Bob Akitani étaient en mesure de l’emporter face au Général Eyadema.
Tactique ou absence de tactique de l’opposition
La théorie du professeur Aimé Gogué va-t-elle se vérifier? Selon le leader du parti ADDI, les candidatures multiples dans l’opposition pourraient être favorable à l’opposition. L’approche consisterait à prendre au candidat d’UNIR le maximum possible de voix dans les régions du Nord, en vue d’optimiser les chances de victoire du principal candidat de l’opposition.
Cette démarche de manque pas de logique, surtout pour un scrutin à tour unique. On le verra peut-être à l’analyse des résultats globaux.
Que fera Faure Gnassingbé si l’avance de Fabre se confirme
Les observateurs les plus optimistes s’attendent à ce que le fils d’Eyadema se comporte comme le président nigérian Goodluck Jonathan, en concédant la victoire au candidat de l’opposition. Cela viendrait à admettre que le régime en place au Togo, vieux de prêt de 50 ans admette enfin de passer la main. Ce qui n’est pas chose impossible, mais demanderait certaines interventions de l’étranger. En effet, de l’attitude du président candidat dépendra le comportement de ses représentants à la Commission électorale.
Et la communauté internationale?
Elle aura certainement son mot à dire dans les prochaines heures. Il faut que les puissances internationales et les géants de la sous-régions puissent continuer à maintenir le contact avec les protagonistes au Togo pour éviter tout dérapage. Car les tendances qu’on affiche à Lomé ne sont pas de nature à faire accepter une éventuelle défaite officielle à Fabre. Les tractations devraient déjà commencer pour le passage de main du pouvoir. Mais entre eux seuls, les Togolais ne sont pas capables d’y arriver. On attend de voir le Ghana, la Côte d’Ivoire et peut-être le Sénégal s’impliquer pour entamer un dialogue, soit pour faire accepter les résultats aux uns et aux autres, soit pour éviter des actes de violences à ce pays qui n’en a connu que de trop depuis 1990.
K. Agboglati
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