Cinq ans après son lancement, la compagnie aérienne Asky connaît une expansion rapide. Lomé, la capitale du Togo qui sert de hub fait face à un important volume de passagers en transit vers diverses destinations africaines. Comment assurer un service de qualité avec les installations et le personnel en place? C’est le défi qui semble préoccuper la direction de la SALT et les responsables d’Asky.
La société aéroportuaire de Lomé Tokoin (SALT), en charge de la gestion de l’aéroport de Lomé, réalise en ce moment une enquête, destinée à évaluer le temps mis par les passagers pour effectuer les formalités. L’approche adoptée consiste à identifier un certain nombre de passagers sur différents vols, auxquels des badges numérotés sont remis. Les agents enquêteurs (un groupe de jeunes filles) sont chargés de relever alors la durée de chaque étape de formalité. Le processus commence à partir de l’alignement à l’extérieur, au check de sécurité, en passant par les démarches d’embarquement, l’immigration et l’accès à la salle d’embarquement qui est l’étape finale. L’analyse de ces données devrait donner à la SALT une idée sur le but poursuivi. Nous ignorons l’objectif principal de l’opération, mais elle semble susciter de l’intérêt parmi les passagers qui s’y prêtent de bon cœur. S’ils sont bien exploités, il va sans dire que les résultats de l’étude pourraient permettre de prendre des dispositions pour optimiser les services dans cet aéroport.
L’âge de maturité pour Asky
De plus en plus de voyageurs passent par Lomé pour joindre des capitales d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Au total, 36 villes sont actuellement desservies. Face à cet afflux, il devient indispensable de prendre des mesures, notamment dans la gestion efficace des correspondances et la bonne programmation des vols. Il est fréquent de voir des passagers se plaindre de la durée longue mise pour effectuer les formalités. Les difficultés pour prendre les correspondances – temps long ou vol indisponible – se résultent parfois par des cas de passagers bloqués à Lomé que la compagnie doit prendre en charge. Les complaintes les plus fréquentes des passagers concernent également le nombre important d’arrêts entre deux destinations et le temps d’attente à Lomé jugé trop long.
Des installations inadaptées aux besoins
On signale aussi les codifiions inadaptées de gestion des passagers en transit. Les deux salles d’embarquement sont peu confortables. Il ressort des échanges que nous avons eus avec quelques passagers que l’aéroport de Lomé n’offre pas assez de commodités, à la taille des enjeux actuels. Pas de connexion wifi (hormis dans la salle VIP) pour permettre aux passagers de communiquer et travailler en attendant leur vol. . Il n’existe aucun restaurant dans la zone d’embarquement! Le vieux bar qui jouxte la salle d’embarquement est limité à tous égards.
Il faut noter qu’une nouvelle aérogare est en construction depuis quelques mois… Nul ne sait quand elle sera opérationnelle. Il n’y a pas d’espace de relaxation ou de prière, comme on en trouve dans certains aéroports à haut trafic, comme Addis Abeba, ou Naïrobi. En général, les installations aéroportuaires actuelles semblent dépassées par le nombre élevé de passagers.
Les moyens et les ambitions
Si Asky est indéniablement un succès sur le plan économique, il en est autrement en ce qui concerne la qualité du service au sol à Lomé. La compagnie jouit d’un quasi-monopole dans la sous-région depuis que les compagnies nationales éprouvent des difficultés pour renouveler leur flotte ou maintenir un trafic régulier sur leurs destinations. Les dessertes se sont multipliées ces derniers mois, augmentant du coup le nombre de passagers qui passent par Lomé.
La SALT a visiblement pris conscience du problème et doit rapidement trouver des solutions appropriées. Au-delà de la SALT et d’Asky, se sont les responsables gouvernementaux togolais en charge du transport et l’aviation civile qui sont interpellés.
Joséphine BAWA
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