Au Togo, la société civile et les partis politiques organisent la résistance au putsch constitutionnel

Les représentants de l'opposition et de la société autour de la table, au siège de la CDPA

Les oppositions togolaises ont dénoncé au cours d’une conférence presse le changement constitutionnel et lancent un appel à la mobilisation pour faire échec aux tentatives du pouvoir d’assurer une présidence à vie à Faure Gnassingbe.

En pleine campagne électorale, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) et des partis politiques tels que l’ADDI, le CAR, l’UDS-Togo, le Parti des Togolais, Santé du peuple et CODITOGO (Diaspora) regroupés au sein du Front « Touche pas à ma constitution » ont organisé une conférence de presse pour se prononcer sur la nouvelle modification de la Constitution de 1992. 87 députés du régime et leurs alliés  dont le mandat est échu depuis décembre 2023, ont opéré le 19 avril dernier un changement de la constitution alors que le pays en pleine campagne électorale.

Devant la presse, les responsables politiques et acteurs de la société civile martèlent « le rejet massif par le peuple togolais de la nouvelle constitution ». C’est d’ailleurs, disent-ils, ce rejet qui a contraint Faure Gnassingbé à renvoyer le texte devant le parlement pour une seconde lecture.

Les membres du Front s’indignent que, malgré le rejet massif et la controverse suscités par la nouvelle constitution, les députés « ont choisi d’ignorer la volonté du peuple ». « Cette décision est lourde de conséquences pour notre pays et pour l’avenir de notre démocratie, car l’objectif poursuivi, précisent-ils, est la confiscation du pouvoir par un clan et la présidence à vie pour une personne ».

La CEDEAO interpellée

L’opposition et la société civile s’indignent également  de  l’adoption de la nouvelle constitution en pleine campagne électorale. Selon eux, « le contenu de cette nouvelle constitution n’a pas été rendu public et certains députés et ministres affirment ne pas avoir eu accès à son contenu ».

Face à ce « coup d’Etat » et « compte tenu de son illégitimité, nous ne reconnaissons pas cette constitution », affirment Mme Brigitte Adjamagbo et ses camarades qui promettent de continuer à se battre pour la restauration de la république et l’installation de la démocratie dans le pays. Pour ce faire, ils renouvellent l’appel à la mobilisation générale, annonçant ainsi des actions d’envergure « pour dire non à cette constitution que nous rejetons avec force ».

« Je demande aux Togolais de nous donner les moyens. Dès que nous serons à l’Assemblée nationale, nous allons défaire ce qu’ils croient avoir fait contre nous », assure la Secrétaire générale de la CDPA.

Durant les échange avec la presse, les organisateurs n’ont pas manqué de souligner le rôle que joue la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans les nombreuses crises au Togo et celle déclenchée par la clique à Faure Gnassingbé. « Nous interpelons fortement la CEDEAO », répètent-ils. « La CEDEAO joue sa survie », avertissent l’opposition et la société civile togolaise.

Une mission de la CEDEAO séjourne actuellement au Togo.

Jean-Baptiste Edina

A propos Komi Dovlovi 1053 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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