Alors qu’on le croyait définitivement replié après le blocage le 28 Mars dernier de son embarquement pour le Togo depuis Paris, l’avocat et homme politique togolais François Boko s’annonce à Berlin. Dans la capitale allemande, l’homme annoncé comme un candidat potentiel à la présidentielle de 2020 célèbre l’événement avec les services qui ont organisé son départ du Togo en 2005.
C’est en toute discrétion que François Boko et ses amis d’infortune de 2005 se sont retrouvés ce jour à Berlin. Selon des informations reçues par Le Temps, des Américains qui avaient participé à l’opération seraient également au rendez-vous. Notre source indique que la démarche de l’ancien ministre vise à témoigner sa reconnaissance à “ceux qui ont risqué leur vie” pour le sortir du Togo, il y a 14 ans. Après une brève escale à Bonn, Boko est arrivé à Berlin depuis hier.
Dans un tweet qu’il a publié ce dimanche, François Boko s’est montré à la fois empathique et déterminé. Il évoque ses meilleurs souvenirs qui avaient abouti à son exfiltration, avec un clin d’œil aux “services” allemands; aussi avec pensée pieuse vis-à-vis des Togolais contraints à quitter le pays ou emprisonnés à cause de leurs divergences avec le régime.
5 Mai 2005: il y a 14 ans, après d’intenses négociations diplomatiques, un avion des services @GermanyDiplo m’exfiltrait vers la France. En ce jour anniversaire, je pense à ces milliers de Togolais contraints à l’exil ou jetés en prison du fait de leurs opinions politiques. #Togo
— François Boko (Officiel) (@FrancoisBoko1) 5 mai 2019
On voit que François Boko prend fait et cause sur la situation politique nationale et reste engagé à tout faire pour que de telles choses ne se reproduisent plus dans le pays.
François Boko, ancien ministre de l’intérieur sous le général Eyadema de 2002 à 2005, vit en exil en France depuis 2005. Dans un article du 10 mai 2005, le magazine Jeune Afrique donnait les détails sur les conditions de l’exfiltration de l’homme politique et ancien officier supérieur des FAT, qui refusait de voir le sang des Togolais versé pour que se perpétue le règne des Gnassingbé:
Jeudi 5 mai à 10 h 50, un Falcon allemand immatriculé DAZEM se pose sur l’aéroport de Lomé-Tokoin. Commence alors, à la résidence de Faure Gnassingbé, à Lomé 2, une négociation à laquelle participent, outre le président togolais et ses conseillers, les ambassadeurs de France et d’Allemagne. Elle durera deux heures, le temps d’obtenir, selon la partie togolaise, un engagement ferme de Paris et de Berlin quant au « silence médias » absolu et à l’obligation de réserve politique qui seront imposés (au moins, en théorie) au futur exilé. À 14h50, un cortège de cinq véhicules dont, curieusement, le 4×4 Chevrolet d’escorte de l’ambassade des États-Unis (laquelle n’a pourtant pas été associée aux discussions) avec à son bord l’ex-ministre, s’immobilise au pied de l’échelle de coupée du Falcon 50. François Akila Esso-Boko monte à bord de l’appareil. À 14 h 55 (16 h 55, heure de Paris), l’avion décolle. Sur le plan de vol déposé par son équipage figure sa destination officielle : aéroport du Bourget, France. (Source:jeuneafrique.com)
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Nos sources confirment que Me Boko est toujours présent à Berlin. Mais nous ignorons si après la fête avec ses amis des services allemands et américains, il compte avoir des rencontres au niveau officiel.
Manifestement, François Boko qui était actif à Paris et à Washington, avec ce séjour en cours à Berlin n’a pas encore dit son dernier mot sur le front diplomatique. La pression diplomatique apparaît comme sa stratégie de choix pour faire évoluer le contexte politique dans son pays.
Le Temps
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