John Mahama et Allassane Ouattara au chevet du Togo

Le Ghanéen John Dramani Mahama et l’Ivoirien Allassane Ouattara sont attendus à Lomé au cours de la journée. Leur visite intervient dans un contexte de crise: 72 heures après le scrutin  du 25 avril, la CENI peine à donner les résultats. Elle est divisée sur les rapports produits par les PV. Les partis de l’opposition représentés au sein de la CENI évoquent de nombreuses irrégularités, dont des nombres de votants plus élevés que les inscrits, dans régions du pays.

Pays mis sous tutelle

Président en exercice de la CEDEAO, le Ghanéen John Mahama avait demandé un report de dix jours de  la présidentielle. qui devait précédemment se tenir le 15 avril 2015, quand la classe politique était divisée  sur la question du fichier électoral.

L’arrivée des deux présidents ouest-africains montre  la gravité de la crise mais transforme le Togo en un pays mis sous tutelle. Depuis la crise du fichier électoral, l’étranger intervient grandement dans le processus. L’OIF, appelée par l’ANC et le pouvoir, est presque aux manettes, à la fois pour la consolidation du fichier électoral et au traitement et à la validation des résultats. Le général Siaka Sangaré est allé en hélico au nord du pays pour le recollement des procès-verbaux. L’accord sur l’utilisation privilégiée des PV a été prise à l’instigation de l’OIF, de la CEDEAO et de la CENSAD.

Au finish, les Togolais assistent en spectacle au déroulement d’un théâtre électoral dont les acteurs sont des étrangers, alors qu’ils sont les premiers concernés. De plus en plus se dégage l’impression  que la classe politique en complicité avec le pouvoir sous-traite le règlement de la crise par l’étranger qui lui  dicte la conduite à tenir.

Le président John Mahama, avec sa suggestion de report du 15 avril 2015,  donne l’impression au pouvoir de Faure Gnassingbé d’être proche de l’opposition. Ceci peut expliquer l’arrivée de l’Ivoirien Allassane Ouattara, considéré comme très proche de Faure Gnassingbé.

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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