Salifou Nébié était membre du Conseil constitutionnel du Burkina Faso. Magistrat expérimenté (il avait servi au temps de la Révolution sankariste dans les tribunaux populaires de la révolution), il était “un homme sans problème” selon des proches.
«Dans la nuit du Samedi 24 mai 2014 aux environs de 20 heures 19 minutes, le corps sans vie du Camarade Salifou NEBIE, magistrat de grade exceptionnel et précédemment Juge constitutionnel, a été découvert sur la route départementale N°39 (route Saponé, bretelle de Kalkuidigin)», peut-on lire dans un communiqué rendu public ce jour par le Syndicat Autonome des Magistrats du Burkina (SAMAB).
Des supputations vont bon train sur les causes de la mort de ce juge, que l’on dit proche de Roch Marc Christian Kaboré, ancien président de l’Assemblée nationale et aujourd’hui dissident du CDP au pouvoir.
Toujours selon les collègues du défunt: les premières constatations de l’enquête révèlent que la victime porte une blessure béante à la nuque et une autre aussi sur l’avant-bras droit et au flanc gauche. Il a aussi été découvert à quelques mètres de son cadavre son bracelet en argent blanc et sa paire de lunette dont une des lentilles est sortie de son cadre. De même, l’une des montures de ses lunettes était tordue. Les yeux ont visiblement été crevés parce que du sang en coulait…
Si la thèse de l’assassinat se confirme, cette affaire risquerait d’assombrir à nouveau le régime de Blaise Compaoré. Certains n’hésitent pas à comparer cet assassinat à celui atroce en 1998 contre notre confrère Norbert Zongo.
Blaise Compaoré au pouvoir depuis 1987 suite à l’assassinat de Thomas Sankara, tente de réviser la constitution en vue de se présenter à l’élection présidentielle prévue au Burkina Faso en 2015. Son parti le CDP veut organiser pour cela un référendum, auquel s’oppose les partis d’opposition pour une fois unis.
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