La seule chose à laquelle les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale peuvent parvenir dans le dialogue actuel, c’est sans doute un compromis politique sur les conditions souhaitées en vue du partage et de la gestion des affaires publiques du Togo, aujourd’hui. La pertinence de la démarche tient à cela par-delà toute question de légitimité et de représentativité. L’histoire retiendra qu’il en fut ainsi : en mai 2014, des formations politiques jouissant des prérogatives à elles dévolues du fait de leur participation à la représentation nationale, se sont engagées pour des réformes politiques. Cela relève de la vie des Nations, dans un processus politique où les rapports de forces induisent une véritable dynamique. La situation est quasiment normale, dans le contexte intrinsèque du Togo, même si à certains égards elle dénote d’une certaine accidentalité.
À la différence de la Tunisie qui, à la suite de sa révolution (les Tunisiens sont les pionniers des printemps arabes) ont mis en place une assemblée constituante pour régler les questions constitutionnelles et institutionnelles, le Togo, dans son processus démocratique a inventé la méthode de dialogues perlés. Le présent innove seulement par les avatars qui ont droit de citer dans la gouvernance à la Faure Gnassingbé.
Si on n’en est venu là, c’est par la force des choses. Le chef de l’Etat actuel n’a pas voulu de grandes négociations comme il y en eut par le passé. Il a préféré un conclave regroupant des formations politiques qui revendiquent – de bon droit – une certaine légitimité populaire dévolue par voie d’élections. Mais ce sont les partis politiques ayant reçu l’onction populaire qui ont le droit d’y participer ; et on a vu que certaines délégations (celle du CAR par exemple qui inclut Mme Adjamagbo-Johnson de la CDPA) ont pris la couleur de leur coalition. Soit ! Zeus Ajavon a tenté le coup avec ANC, mais la mayonnaise n’a pas pris. Le coordonnateur du CST a le don de ne pas avoir autant d’amis parmi les parties.
Le produit attendu de la rencontre est un compromis dont les parties prenantes seront comptables, presque indéfiniment. Mais le prochain accord serait- il opposable aux autres acteurs politiques qui n’ont pas participé aux négociations? Bien sûr! devrait-on répondre. Il est de l’ordre des choses que les acteurs engagés dans les institutions d’une période donnée soient les géniteurs des réformes y relatives, qui s’appliquent à tout le monde. C’est là où l’option de l’Assemblée nationale semble avoir du sens. Le législatif pourrait donner force de loi aux réformes qui l’exigeront.
Nous sommes en République! (en tenant juste compte du décorum) et la dynamique devrait rassurer ceux qui n’ont pas été invités à la table de ce dialogue. Il faut seulement espérer que les rapports de forces dans le futur, permettront de changer de cap, là et au moment où il faudra.
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