Fonction publique: La CSTT exhorte le gouvernement à tenir ses engagements

La Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT) demande au gouvernement de  signer  » le décret d’application du nouveau statut général de la fonction publique », d’après une conférence de presse tenue le 28 avril. Le front social n’est agité que par les actions des syndicats proches de la Synergie des travailleurs (STT). C’est la première fois que la CSTT, longtemps demeurée dans un silence sépulcral, tente une sortie pour le moins… médiatique dans le cadre du 1er mai.

Après avoir passé en revue la situation des travailleurs du Togo et fait un point du bilan des négociations avec le gouvernement, la CSTT a constaté que le gouvernement n’a  pas respecté ses engagements.

La CSST a aligné les griefs contre le Gouvernement :

–      Non application du  Statut Général de la Fonction Publique voté et promulgué le 21 Janvier 2013 sous la pression des travailleurs ;

–      Non création du Conseil Supérieur de la Fonction Publique devant étudier et finaliser les statuts particuliers n’est pas encore créé ;

–       Non extension des  primes de vingt mille (20 000) et trente mille (30 000) francs accordés aux fonctionnaires suite aux négociations avec la Synergie des Travailleurs du Togo (STT),aux travailleurs relevant des budgets autonomes ;

–      Non paiement à ce jour, aux retraités de l’Administration publique, de la deuxième tranche de remboursement de l’allocation de départ à la retraite malgré la promesse faite par les gouvernants de les honorer en février 2014 au plus tard ;

–      Les ayant-droits des pensionnés décédés n’ont pas encore bénéficié de la première tranche ;

–      La suspension de l’allocation de départ opérée par l’Assemblée Nationale en Février 2011 n’est pas encore levée ;

–      Le paiement de la pension de retraite accuse un grand retard.

La Synergie des travailleurs du Togo en assemblée générale au Centre communautaire de Tokoin (Images d'archives)
La Synergie des travailleurs du Togo en assemblée générale au Centre communautaire de Tokoin (Images d’archives)

Compte tenu de cette situation, la CSTT demande au gouvernement :

–      de signer le décret  d’application  du nouveau statut général de la fonction publique ;

–      de prendre les dispositions pour la mise en place du conseil supérieur de la fonction publique ;

–      de payer sans délai la deuxième tranche de l’allocation de départ à la retraite et en établissant un calendrier pour le paiement du reliquat d’ici le 31 décembre 2014 au plus, sans oublier de prendre en compte les ayant-droits des pensionnés décédés, et en faisant annuler la suspension de l’allocation de départ à la retraite.

–      de payer la pension des retraités au plus tard le 05 de chaque mois ;

–      de contrôler l’application intégrale des dispositions de la convention collective interprofessionnelle dans  toutes les entreprises ;

La sortie de la CSTT, centre syndicale décriée lors de la négociation avec le gouvernement est en fait une opération de communication destinée à redorer le blason d’une association incapable de défendre la situation des travailleurs. A plusieurs reprises au cours des dernières années, la CSTT a annulé les mots ordres de grève qu’elle-même a lancés, en alléguant la reprise du dialogue avec l gouvernement. L’histoire le montre tel que le signifie la déclaration de la CSTT que le gouvernement tient très peu à respecter ses propres engagements ou les accords signés avec les partenaires sociaux.

Piégé dans un Conseil national du dialogue social (CNDS) créé à l’instigation de l’ancien Premier ministre Edem Kodjo, qui obige les partenaires sociaux à un dialogue, les centrales syndicales sclérosées sont incapables de lancer des actions pour changer la situation des travailleurs. Il a fallu la création de la STT, qui rassemble les travailleurs déçus des centrales, pour que le front social bouge quelque peu et oblige le gouvernement à prendre des engagements sérieux. Qui restent à respecter.

 

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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