Togo: Révélations sur le patrimoine immobilier détenus par le clan Gnassingbe et le ministre Robert Dussey en Occident

Dans une vidéo de 9 minutes, le journaliste d’investigation français Thomas Dietrich fait des révélations sur des biens de la famille Gnassingbe et du ministre des Affaires étrangères Robert Dussey. Il s’agit de biens en France et aux Etats-Unis

Ainsi,  le clan au pouvoir  détient un important patrimoine immobilier en France. Il s’agit d’un hôtel particulier estimé à 10 millions d’euros censé appartenir à l’Etat togolais mais que M. Faure Gnassingbe utilisait comme propriété privée. Au début des années 2010, Faure Gnassingbe se brouille avec une de ses nombreuses demi-sœurs, la fille aînée du Général Eyadema, et la chasse  sans ménagement. L’héritage laissé par Eyadema sème la zizanie dans la famille. La  belle demeure n’est pas habitée depuis 11 ans et est envahie par les herbes, malgré les menaces de la Mairie de Paris de la saisir.

Une autre résidence à Sceaux, Ile de France, appartenant au clan est habitée par la sœur aînée de Faure Gnassingbe. La résidence acquise par le général Eyadema fait l’objet d’un conflit de succession. Les réparations de la maison et les problèmes de voisinage sont pris en charge par l’ambassade du Togo en France. Calixte Batossie Madjoulba, l’actuel ministre de la Sécurité et de la Protection civile, et ambassadeur pendant plénipotentiaire du Togo en France pendant 13 ans, devrait être le grand gestionnaire de ce grand désordre.

Faure Gnassingbe lui-même possède personnellement une villa dans les Yvelines, acquise en 1998 à 793 000 euros alors qu’il était étudiant à Paris. La villa serait acquise après un montage financier, un prêt d’une banque suisse pour racheter la maison acquise par une société luxembourgeoise.

Le Togo dispose d’une loi sur la déclaration des biens ou du patrimoine les Hauts fonctionnaires et les dirigeants  politiques. Cependant ni Faure Gnassingbe, ni aucun membre de son gouvernement n’ont fait de déclaration de biens la promulgation de la loi.

Jusqu’à présent, seul le Médiateur de la République, Mme Awa Nana Daboya a fait la déclaration de ses biens. Le Togo occupe le 123 ème rang mondial en termes de corruption. Depuis 20 ans de pouvoir de Faure Gnassingbe, il n’y a jamais eu de procès sur les biens mal acquis.

Robert Dussey, le catholique qui aime le lucre

La villa de Faure Gnassingbe envahie par la vie sauvage est aussi inhabitée depuis des années. Le Crésus togolais a tellement d’argent qu’il en oublie d’habiter ses nombreuses résidences. Il préfère loger dans les palaces cossues de Paris quand il est en voyage.

La grosse révélation reste tout de même celle portant sur le très catholique ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey. Le très proche de la communauté catholique de Sant’Egidio a acquis une maison à 370.000 $US (226millions CFA) à Chicago en 2009 alors qu’il était conseiller diplomatique de Faure Gnassingbe.  De même, en 2014, pour fêter sa nomination au ministère des Affaires étrangères, il achète cash une villa de 5 chambres avec terrasse et un jacuzzi pour la somme de 500.000 dollars (300 millions CFA). Il met la villa au nom de son épouse. La taxe d’habitation est de 14.500 dollars par an alors que le salaire de l’ancien séminariste est estimé à 1.500.000FCFA par mois, soit 3.000 Euros.

Robert Dussey se fait passer pour  un grand panafricaniste depuis l’arrivée au pouvoir des colonels maliens et l’apparition sur la toile d’agitateurs d’un néo-souverainisme panafricaniste. Il organise souvent à Lomé de coûteuses conférences sur le panafricanisme dont on se demande l’utilité pour le Togo.

Cet universitaire se targue d’être un kantiste malgré la condamnation pour plagiat en 2019 par le Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (Cames). Le Cames l’avait suspendu pour deux ans, tout comme ses collègues Dodzi Kokoroko et Adama Kpodar. Mais en bon catholique contrit, il a fait profil bas, contrairement aux deux  professeurs agrégés de droit qui faisaient de la vaine agitation.

Thomas Dietrich a tenu sa promesse sur le Togo alors qu’il avait subi des mauvais traitements de la part des autorités sécuritaires lors de son passage à Lomé pour couvrir la campagne électorale. Le journal Français a été enlevé à la HAAC où il devait retirer son accréditation. Le journal a dénoncé sur son compte Twitter les brutalités dont il fut victime avant son renvoi en France.

Critique à l’égard de la politique française en Afrique, Thomas Dietrich a fait de nombreuses enquêtes sur le Tchad sur la famille Deby. Sur le Togo, il s’insurge sur le silence de l’Elysée sur le changement constitutionnel en cours au Togo. Pour lui, la France soutient allègrement le régime de Faure Gnassingbe à qui il a apporté un financement de 21 ponts à la veille de la campagne des législatives.

A propos Komi Dovlovi 1070 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

Laisser un commentaire

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*