Vaccin anti-covid : Rétropédalage du zélé maire du Golfe 5

Le 12 avril 2021, Kossi Aboka, le maire UNIR de la commune du Golfe 5 rend obligatoire le vaccin anti-covid pour tous les employés. Les contrevenants à son ukase se verraient privés de leurs salaires.

Le 14 avril, rétropédalage dare-dare du maire face au tollé suscité par sa mesure. A cause des mauvaises interprétations de sa note de service, la décision est reportée. Le maire invite toutefois les membres du  personnel ayant l’âge requis (sic) de se faire vacciner.

Ce qu’il aurait dû faire et non cette note de service ubuesque. La vaccination anti-covid prévalant au Togo reste la très controversée AstraZeneca. Or, ce vaccin entraînant des effets secondaires graves, rares mais mortels tout de même, plusieurs pays ont suspendu son utilisation. Le Danemark vient d’être le premier pays européen à l’écarter totalement du groupe des vaccins anti-covid.

Les autorités sanitaires togolaises sans toutefois évoquer la suspension de l’AstraZeneca, dirigent les personnes de 50 ans et plus vers les centres de vaccination. On n’a pas constaté de formes graves et mortelles de ce vaccin chez les personnes de cette tranche d’âge.

Une précaution que n’entend pas observer le zélé maire du Golfe, dont les préoccupations dépassent certainement le cadre sanitaire. Profitant de l’arbitraire qui gouverne la gestion du covid-19, avec des violations des libertés publiques et individuelles, le maire UNIR voulait faire entendre aussi sa petite musique.

Recadré probablement par le sommet

C’était sans compter avec la détermination des Togolais, qui l’ont suffisamment daubé sur les réseaux sociaux.

« Le traitement salarial du mois d’avril 2021 est conditionné par la présentation d’une copie de la carte de vaccination  à la Division des Ressources humaines et de l’Action sociale  au plus tard le 14 avril à 17H30 minutes », indique-t-il dans une note de service.

Le maire se base sur l’article 67 du code la Santé publique du Togo qui stipule que « Toute personne exerçant une activité professionnelle l’exposant à des risques de contamination doit être obligatoirement vaccinée. Les dépenses entraînées par ces vaccinations seront prises en charge par l’employeur ».

Il s’agit évidemment d’une interprétation erronée voire absolument illégale selon les juristes. Dans le cas d’espèce, c’est l’article 66 qui fait autorité. Cet article 66 stipule que c’est le ministre de la Santé qui constate et rend par conséquent la vaccination obligatoire dans la zone.

Nul ne sait si en haut lieu, on a dû ramener vertement Kossi Aboka à la raison. Non seulement la mesure tournait en bourrique sa mairie, mais exacerbait l’environnement glauque dans lequel se déroule la gestion de la covid-19.


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A propos Komi Dovlovi 1098 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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