Les députés d’opposition en Guinée ont décidé vendredi de “suspendre leur participation aux travaux de l’Assemblée nationale” pour protester contre l’ambition prêtée au président Alpha Condé de faire réviser la Constitution pour briguer un troisième.
Les 53 députés d’opposition, sur les 114 que compte l’Assemblée, ont dénoncé dans une déclaration conjointe la “volonté mainte fois exprimée par les autorités de ce pays d’élaborer une nouvelle Constitution pour se maintenir au pouvoir”.
Alpha Condé, 81 ans, dont le deuxième mandat s’achève en octobre 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats en Afrique – deux maximum en Guinée.
Son Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, lui a transmis mercredi la synthèse des consultations menées ces dernières semaines sur une possible révision de la Constitution, qualifiées de “mascarades” par l’opposition, qui les a boycottées.
L’opposition s’attend à présent à ce que le président officialise la tenue d’un référendum pour valider un changement de Constitution ouvrant la voie à un troisième mandat. Fin septembre, Alpha Condé avait demandé aux Guinéens de s’y “préparer”.
Les députés d’opposition jugent par ailleurs “illégale” et “techniquement intenable” l’organisation d’élections législatives, fixées au 28 décembre.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), dont font partie les principales formations d’opposition, aux côtés de syndicats et de membres de la société civile, a appelé à manifester à travers le pays à partir de lundi.
Le Front recommande également aux compagnies minières, banques, usines, stations-service et aux autres entreprises publiques et privées de “suspendre toute activité durant les manifestations, en vue d’éviter tout incident dommageable”.
Le Temps avec Afp
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