De sources proches des partis de l’opposition, un nouveau report du scrutin présidentiel diviserait le gouvernement togolais et la mission d’experts de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à la consolidation du fichier électoral dépêchée à Lomé. Une mission arrivée à Lomé à la demande du gouvernement togolais pour corriger les imperfections dans le fichier électoral, source de toutes sortes de discordes au sein de la classe politique sur l’opportunité de la tenue de l’élection présidentielle. Le rapport des deux experts devrait être rendu public le 30 mars dernier mais ne le sera finalement que ce 6 avril.
Selon certains partis politiques concourant à la présidentielle, la mission recommanderait un nouveau report du scrutin, le désordre dans le fichier serait colossal et nécessiterait beaucoup plus de temps pour un nettoyage plus conséquent. Dans ce cas, on s’avancerait vers une annulation pur et simple du scrutin en attendant de reprendre correctement le processus électoral.
Une perfection du scrutin que refuserait le gouvernement de Faure Gnassingbé, lequel a demandé aux experts de lui remettre plutôt les résultats au lieu de le rendre public. Le Gouvernement compte donner son avis personnel sur les résultats. Une demande rejetée par l’OIF qui ne voudrait pas écorner son image d’impartialité dans le processus électoral. La Secrétaire générale de l’OIF, Mme Michaëlle Jean pourrait effectuer une visite de travail dans la capitale togolaise pour discuter de vive voix avec les autorités togolaises sur la nécessité d’un nouveau report du scrutin du 25 avril.
Fixé précédemment au 15 avril 2015, le scrutin présidentiel a été reporté au 25 avril suite à la demande du Président ghanéen, John Dramani Mahama, président en exercice de la CEDEAO, pour donner le temps à la CENI de consolider le fichier électoral. Selon le successeur de John Atta Mills, tous les acteurs politiques s’accordent sur les imperfections du fichier électoral, et que la tenue de la présidentielle dans ces conditions ne constituerait pas un gage pour sa transparence.
Problèmes de délais
Le Gouvernement togolais qui entend maintenir cette date du 25 avril malgré les imperfections constatées du fichier électoral, vient d’annoncer le report de la rentrée scolaire-prévue pour ce mardi 7 avril- au 4 mai; ceci en vue « d’organiser l’élection présidentielle dans la sérénité. » Un scrutin dont le processus se déroule sur fond de contestations politiques et de grèves à répétition dans les services publics, d’une administration paralysée, et de jacqueries à l’intérieur dans certaines principales villes de l’intérieur.
Le Gouvernement togolais est engagé dans une course contre la montre. Voulant tenir dans le délai constitutionnel, le gouvernement du Togo n’admet pas un scrutin au-delà de la fin du mandat du Président Faure Gnassingbé- fin de mandat prévu pour le 03 mai 2015. Un agenda difficilement tenable avec la date du 25 avril si l’on prend en compte le délai pour la proclamation des résultats par la CENI et le règlement des contentieux par la Cour Constitutionnelle.
Arguant d’un vide juridique après le 3 mai, le pouvoir s’en tiendrait à tout prix à la date du 25 avril, fût-ce au prix d’une élection chaotique. Au sein de l’opposition, on s’accorde à dire que le vide juridique est une notion sans base juridique, la constitution togolaise ayant déjà prévu à son article 59- alinéa 3- que le président reste en fonction jusqu’à l’élection de son successeur.
Art. 59 : Le Président de la République est élu au suffrage universel direct et secret pour un mandat de cinq (05) ans.
Il est rééligible.Le Président de la République reste en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de son successeur élu.
Pour le Front Tchoboé et le Parti des Togolais, un nouveau report de la présidentielle devrait entraîner carrément une réinitialisation du processus électoral en vue d’une élection en toute transparence, c’est à dire les réformes constitutionnelle et institutionnelle et l’audit du fichier électoral.
L’élection présidentielle à un tour mettra aux prises cinq candidats: le candidat sortant Faure Gnassingbé, et son principal challenger, Jean-Pierre Fabre porté par des partis regroupés sous la dénomination de CAP 2015, Aimé Gogué de l’ADDI, Mohammed Tchassona Traoré du MCD, et un ancien sous-officier de l’armée en mise en non activité, Gerry Komandega Taama.
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