Le numéro 1 du Collectif Sauvons le Togo n’y est pas allé par quatre chemins : l’arrivée de Pascal Bodjona, l’ancien alter égo de Faure Gnassingbé, est un bien précieux pour l’opposition togolaise. Mieux : “un atout direct et indirect pour l’opposition”, a laissé entendre le leader du CST sur Nana FM, hier dimanche lors de la très écoutée émission du 12-13.
Zeus Ajavon n’a pas tari d’éloges sur l’ancien ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, louant au passage son dynamisme et son expérience politiques.
Pascal Bodjona est un homme plein de vitalité et de ressources ainsi que d’expériences politiques, qui a donné sa parole qu’il ne retournera plus à la maison d’où il a été chassé avec des gourdins.
(…) Je crois Pascal Bodjona sur parole parce qu’il a dit qu’il est un homme d’honneur qui a été chassé de sa propre maison. J’ose croire que son retour sur la scène politique ne pourrait être que dans l’intérêt de l’opposition, met en exergue le président du CST.
Me Zeus Ajavon fait partie du conseil des avocats qui défendent l’ancien ministre, en délicatesse avec la justice togolaise pour une affaire ténébreuse dont on peine à connaître les tenants et les aboutissants.
Arrêté et détenu pendant plusieurs mois au Service de recherche et d’investigation, Pascal Bodjona a fait la semaine une sortie médiatique tonitruante où il annonce son retour sur le théâtre politique, du côté de l’opposition, où il a trouvé refuge, tout en demandant à ses avocats de poursuivre la justice togolaise et ses magistrats, qu’il accuse d’être corrompus.
Le passage de l’ex numéro deux du régime du côté de l’opposition suscite des controverses au sein de l’opinion, restée dubitative devant son « pardon », sans confessions. Pascal Bodjona n’est pas qu’un simple numéro 2 d’un régime réputé pour son monolithisme et sa cruauté. Il est un homme au passé imparfait, qui a joué un rôle primordial au sein de l’association HACAME, redoutable milice estudiantine de triste mémoire pendant les années de braise à l’Université du Bénin (Université de Lomé). On ne sait pas pour autant que rôle cet activiste du RPT, nourri au biberon du régime, a joué dans les violences avant, pendant, après la présidentielle d’avril 2005. Mais on sait pourtant qu’il fut de ceux qui ont mis pied à l’étrier à Faure Gnassingbé.
Me Zeus Ajavon, enseignant en droit aux Universités de Lomé et de Kara essaie tout de même de laisser entendre que les avocats ne sont pas à l’origine de l’entrée fracassante de Pascal Bodjona en politique.
Tout ce que Bodjona a dit sur le plan politique [vient de lui], nous [ses avocats] ne lui avons donné aucun conseil sur ce plan, mais nous l’avons conseillé sur le plan judiciaire. Il est un homme responsable et intelligent qui sait quoi faire, a tenté de convaincre l’universitaire.
A quelques mois de la présidentielle 2015, et à l’heure même où le pouvoir essaie de faire passer un projet de loi sur une réforme constitutionnelle controversé, l’opposition considère le retournement de veste de Pascal Bodjona comme un élément important devant affaiblir la majorité présidentielle. Faure Gnassingbé est candidat à sa réélection en 2015.
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