
Un imposant dispositif de répression a empêché le déroulement normal de la manifestation populaire ce matin. Lomé a connu des rassemblement dispersés par des gaz lacrymogènes. Il y a quelques échauffourées entre les forces de Faure Gnassingbe et les habitants de Lomé qui manifestent contre l’imposition d’une pseudo constitution parlementaire sans consultation référendaire, la détention de plus d’une centaine de prisonniers d’opinion, et la paupérisation.
Au carrefour de GTA, des manifestants voulant se rendre à la présidence ont été refoulé par le dispositif de policiers encagoulés. La voie stratégique menant à la présidence est fermée à la circulation.
Des policiers et des militaires encagoulés et à bord des fourgonnettes font la ronde dans les zones stratégiques pour dissuader les manifestants. Le siège de Yas Togo au GTA, le quartier Agoè-Nyivé, le Carrefour Limousine à Avédji, sont bouclés par les forces de l’ordre, qui dissuadent les manifestants.
Plusieurs voies sont restreintes à la circulation, de même que l’accès à certains centres de santé, est réduit, comme de l’hôpital chinois de Kégué.
La surprise de Bè
Mais, surprise, surprise, le quartier de Bè, fief de l’opposition dont le pouvoir croyait avoir acheté la paix par le débauchage de certains cadres des partis d’opposition, notamment les maires et maires-adjoints de certaines communes, est entré en ébullition depuis hier soir. A Gbenyedzi, Bè-Kpota, Bè-Marché, les jeunes se sont mis en branle vers 23 heures, et dans un concert de chants et de sifflets, exigent la démission de Faure Gnassingbe, au pouvoir depuis février 2005, à la suite du décès de son père le général Eyadema.
Les manifestations de ce vendredi alors que se déroule la fête de l’Aïd-El-Kebir sont suscitées par des artistes, des blogueurs, des influenceurs, qui s’expriment via le réseau social TikTok, leurs ras-le-bol du gouvernement actuel et l’épuisement moral des populations par des politiques fiscale et des prix, qui en dernier ressort ne servent que les intérêts de la « minorité dirigeante ».
Le mécontentement atteint son tournant avec deux publications du rappeur Aamron, qui invite « le peuple togolais » à se lever et réclamer le départ de Faure Gnassingbe ce 6 juin, date anniversaire de naissance du despote. Son enlèvement nocturne et sa détention dans un centre psychiatrique en violation de toute procédure légale exacerbe le mécontentement d’un populaire.
Depuis son intronisation comme « Président du conseil des ministres », sans être élu, grâce à une constitution dite parlementaire, le 3 mai 2025, les réseaux sociaux togolais connaissent une mobilisation contre le régime. Cependant, l’opposition vient également de son camp et de sa famille. Des anciens ministres, dont son ex-concubine, l’ancienne ministre de la Défense Essozimna Marguérite Gnakade a sorti un brûlot constatant la faillite socio-économique du pays, soulignant également son incompétence et son inadaptation à la fonction de premier dirigeant du pays.
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