Togo, l’heure de se mettre debout!

Depuis plus de 35 ans, le peuple togolais s’acharne dans une lutte âpre et souvent infructueuse pour la démocratie, faisant face à un régime qui semble imperméable aux aspirations de son peuple. Les forces pro-démocratiques, malgré leur bravoure et leur détermination, ont vu leur élan brisé, et le système partisan, déjà disloqué, peine à se rétablir. La société civile, autrefois vibrante et dynamique, n’est plus que l’ombre d’elle-même, réduite au silence par la répression, l’indifférence et l’absence de soutien.

Dans un tel contexte, la diaspora, bien que désireuse de contribuer au changement, se retrouve divisée en petits groupes souvent sans impact véritable. Cette fragmentation ne fait que renforcer le sentiment d’impuissance et d’abandon qui ronge notre lutte pour la liberté. Pourtant, face à la confiscation de notre souveraineté, le peuple togolais fait preuve d’une résilience admirable. Il a rejeté la fausse constitution et sa cinquième République qui a instauré la monarchie. La jeunesse, en particulier, émerge comme un acteur clé du changement, plus consciente que jamais des enjeux qui l’entourent.

Il est temps de reconnaître que la population, historiquement divisée entre le Nord et le Sud, commence à voir au-delà des artifices du régime. Les voix qui s’élèvent, même au sein de l’Union pour la République (UNIR), témoignent d’une volonté de dénoncer les abus et l’injustice qui perdurent depuis trop longtemps. Après deux décennies de pouvoir exercé par Faure Gnassingbé, se résultant par par une absence criarde de performance,  il est clair que cette monarchie ne peut prospérer sans la complicité du peuple.

Aujourd’hui, nous faisons face à un moment crucial : il est temps de nous lever et de dire non. Non à l’oppression, non à la corruption, non à la manipulation de nos aspirations. L’heure est venue de poursuivre la lutte initiée par nos devanciers, de revendiquer notre droit à un avenir meilleur. Il ne s’agit plus de négocier des réformes superficielles ou de chercher des compromis avec un régime qui ne souhaite que maintenir son emprise. La seule voie qui s’offre à nous est celle du départ de l’oppresseur.

Il est impératif que chaque Togolaise, chaque Togolais, prennent conscience de son pouvoir. La mobilisation doit être collective, transcendant les clivages géographiques, ethniques et politiques. Ensemble, nous devons former un front uni contre l’injustice et l’oppression. C’est dans l’unité que réside notre force, et c’est ensemble que nous pourrons revendiquer notre souveraineté et bâtir un Togo meilleur.

L’heure est à la résistance pacifique, à la solidarité et à la détermination. Il est temps de se lever, non seulement pour nous-mêmes, mais pour les générations futures qui méritent de vivre dans un Togo libre et démocratique. Le changement n’est pas une option, c’est une nécessité. Le moment est venu de faire entendre notre voix et de revendiquer notre place dans l’histoire. Togo, debout !

Kodjo A. A. (Atakpamé, Togo)