Covid19 : Comportements inciviques dans le respect des mesures-barrières dans la dernière ligne droite

Echauffourées à Bè entre les jeunes et les forces de l’ordre le 1er janvier, bars et restaurants ouverts la nuit jusqu’au matin dans de nombreux quartiers du Grand Lomé le 31 décembre, ouverture de nombreux commerces, bris du couvre-feu vers la fin de l’année, on peut raisonnablement craindre une flambée des cas positifs en janvier.

Est-ce un ras-le-bol des mesures de la covid-19 ou le fait de vivre quasiment depuis neuf mois dans la peur d’attraper le virus, mais toujours est-il que les Togolais des zones urbaines, en tout cas d’après nos observations dans le Grand Lomé, ont bravé les interdictions des autorités pour faire la fête.

A Bè, la force anti-covid 19 venue fermer les bars et les restaurants restés ouverts le 31 décembre et le 1er janvier, a reçu un accueil des plus hostiles par les jeunes du quartier. Jets de pierres, barrages, et brûlures de pneus en pleine nuit du 1er janvier, la police n’en croyait pas ses yeux.

« Nous savions que les forces de l’ordre feraient une descente pour faire respecter le couvre-feu et la fermeture des bars, alors on s’était préparés en conséquence », rapporte un jeune homme qui a pris part aux échauffourées. «On veut nous empêcher de fêter, tout est politisé, ce virus n’existe pas au Togo », ajoute-t-il.

Les mêmes comportements de défiance ont été vus un peu partout à Lomé. A certains endroits, les forces de l’ordre se sont retenues d’intervenir. A Agoé, plusieurs bars sont restés ouverts le 31 décembre jusqu’au matin alors que le couvre-feu débutait à partir de 23 heures. Aucun respect des gestes-barrières : il y avait foule dans les bars, les gens ont dansé et se sont embrassés.

Le gouvernement a pourtant pris la mesure de la situation de ras-le-bol que suscitaient toutes les règles d’hygiène autour de la  covid-19, ce sentiment de musèlement, d’entrave à la liberté de circulation, à la liberté de vivre. Et cela a poussé le gouvernement à prendre des risques comme par exemple l’autorisation de célébration des cultes les 24 et 25 décembre, puis le 31 décembre et le 1er janvier, des mesures qui semblent absurdes par rapport à l’interdiction aux messes matinales catholiques, qui accueillent très peu de fidèles, à peine une quarantaine.

Après la fête, on devrait croiser les doigts pour éviter que le ciel nous tombe dessus. Les chiffres dans les derniers jours de l’année ne sont pas bons. 12 cas confirmés le 28 décembre, 28 cas le 29 décembre, 7 le 30 décembre, 22 cas le 31 décembre et 29 cas le 1er janvier 2021. Les préfectures du Golfe, d’Agoé, enregistrent à chaque fois le plus grand nombre. Dans les deux semaines, on saura réellement l’impact des comportements sur la courbe de la pandémie. Mais on peut craindre le pire au regard de la courbe de contamination dans les autres pays de la CEDEAO, particulièrement le Sénégal et le Mali en cette période  d’Harmattan.

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