La grande scène de l’Institut Français du Togo porte désormais le nom de l’artiste togolais Jimi Hope.
L’ambassadeur de France, Marc Vizy a procédé à l’inauguration de la grande scène de l’Institut Français du Togo, qui porte désormais le nom de l’artiste togolais Jimi Hope. C’était en présence des ministres de la Culture et de l’Enseignement supérieur, respectivement Egbetonyo Kossivi et Akpagana. La scène permet d’accueillir de grandes formations et dispose des dernières innovations en matière d’éclairage et de son. C’est la plus grande à Lomé, même si le théâtre n’est pas couvert.
M. Marc Vizy a aussi procédé à la pose de la première pierre du pôle pédagogique de l’IFT. Ce sont 750m² qui seront mis à disposition des étudiants togolais afin de préparer dans les meilleures conditions leur mobilité vers la France.
Avec cette nouvelle construction, Campus France disposera de nouveaux locaux et des salles innovantes dédiées à l’apprentissage des langues, un centre de ressources numériques et un espace de travail collaboratif. Une salle de cinéma numérisée de 120 places complétera cet ensemble. Elle sera dédiée à la promotion du cinéma francophone, africain et togolais. Coût de l’investissement : 525 millions de Fcfa. Campus France ouvrira en 2021.
Cette pose de la première pierre de Campus France intervient dans un contexte éducatif tendu en France. Le gouvernement français a décidé d’appliquer la hausse vertigineuse des frais universitaires pour les étudiants étrangers, surtout non européens.
Le Conseil d’Etat a validé ce mercredi la hausse très contestée des droits d’inscription pour les étudiants étrangers extracommunautaires actée en novembre 2018. La mesure frappe surtout les étudiants africains.
L’augmentation porte à 2 770 euros les droits d’inscription en licence et 3 770 euros en master, contre respectivement 170 euros et 243 euros pour les étudiants venant de l’Union européenne.
Une mesure rédhibitoire pour les Africains.
Polémique à propos de l’inauguration de la “cantine Antovi”
La cérémonie s’est terminée par l’ouverture de la «cantine Antovi», une initiative de trois jeunes entrepreneurs togolais dont Armand Adjalle. La cantine propose de la gastronomie togolaise et française.
Cette ouverture officielle n’est pas passée inaperçue sur les réseaux et a déclenché une polémique incompréhensible. Beaucoup considèrent que le nom « Antovi », singe en française, est une insulte raciste envers les Togolais.
« Voilà les exploits de l ambassadeur de France au Togo. Il inaugure un truc avec les ministres Egbetognon et Akpagana et baptisé ça “Antovi Cantine” Chacun peut tirer les conclusions nécessaires », écrit Ferdinand Ayité, journaliste, directeur de publication du bi-hebdomadaire l’Alternative.
Le même Ferdinand Ayité récidive plus tard :
Voilà quelqu’un qui cherche à me donner des leçons ou à justifier l’injustifiable. Votre restaurant ou cantine dit ” Antovi” tant qu il était sur la rue de l’OCAM n était pas un scandale. D’ailleurs personne n’en a jamais parlé. Par contre lorsque vous le déplacer au sein de l’Institut français, inauguré par l’ambassadeur et donc mis sous la protection de la France vous auriez pu changer le nom pour éviter cette polémique. Vous savez ce que ça donne comme interprétation de voir une cantine dans un enclos français et baptisé “Antovi Cantine” en ces moments-ci. Cultivez-vous un peu avant de vous inviter dans des débats pareils .
D’autres internautes sont surpris de cette flambée anti-raciste qui n’a pas lieu d’être. A l’instar de Mikafui Akué, responsable du CICR qui réagit à titre privé avec la Hashtag #BalanceTaConso228 .
« Vous êtes sérieux là ?!!
Parce qu’un restaurant s’appelle Antovi cantine ?!!
Une initiative togolaise ?!!
Moi j’ai déjà mangé là-bas et c’était vachement bon ! Le concept est top !Arrêtez moi votre pseudo panafricanisme là ! Il y a les vrais combats qui attendent et on ne voit personne ! »
En réalité, le restau « Antovi » exerçait rue de l’Ocam depuis de nombreuses années et était très apprécié des Loméens. Il n’y a juste qu’un accord contractuel pour desservir la cantine de l’IFT.
Le nom n’a rien de raciste, surtout quand il se retrouve dans « un enclos français ».
Jusqu’à preuve du contraire, le babouin et le négro-africain ne sont pas de la même famille. En termes de classification des animaux, l’espèce humaine et les singes sont tous des primates. Il n’y a donc pas à polémiquer sur le fait qu’on nomme un restau “Antovi”, singe en Ewé-mina, écrit Tony FEDA, journaliste.
La présence du ministre de la Culture s’explique par la nomination de la grande scène par Jimi Hope, et celle du ministre de l’Enseignement supérieur par la construction de Campus France.
La polémique, quelque peu bête et méchante, participe de la folie furieuse qui peut s’emparer des réseaux sociaux dès qu’il y a un fait d’actualité qui prête à confusion.
« Assurons-nous bien du fait avant que de nous inquiéter de la cause », écrivait Fontenelle au 17ème siècle. Rien ne vaut que de vérifier les faits avant de ruer dans les brancards. Ça rend moins bête et on débite moins de sottises.
Trêve de plaisanterie donc. La grande scène de l’Institut Français du Togo (IFT) porte désormais le nom de l’artiste musicien togolais Jimi Hope. Ce qui explique la présence en ce lieu des ministres de la Culture et de l’Enseignement supérieur à l’IFT le 13 juillet. Ce n’était pas dans le cadre de l’inauguration de la fameuse cantine Antovi.
Cependant, c’est quand même une honte que ce soit la France qui rende ainsi hommage à Jimi Hope.
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