Coronavirus : Libération de 1048 détenus des prisons du Togo

Par décret portant mesure de grâce présidentielle, Faure Gnassingbe a procédé à la libération de 1048 prisonniers de toutes les prisons civiles du Togo, dont 458 pour Lomé.

Le Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé a accordé ce 1er avril à travers un décret, la grâce présidentielle à 1048 détenus sur toute l’étendue du territoire.

Cette remise de peine concerne des détenus des prisons civiles de Dapaong, Mango, Kanté, Kara, Bassar, Sokodé, Atakpamé, Kpalimé, Notsé, Tsévié, Vogan, Aného et Lomé, selon le site officiel du gouvernement.

La mesure intervient alors même que le Togo vient de passer en Etat d’urgence sanitaire. Elle permettra de désengorger quelque peu les maisons d’arrêt et éviter ainsi les contaminations à grande échelle dans les prisons.

Mais, si la mesure est appréciée pour cause d’épidémie du coronavirus, elle semble quelque peu mitigée. Rien que la pléthorique prison civile de la capitale compte plus de 2000 prisonniers vivant entassés comme dans des boîtes de sardine. La prison civile de Lomé est construite initialement pendant la période coloniale allemande pour accueillir 600 détenus. Sa capacité d’accueil n’a guère évolué depuis.

La mesure concerne essentiellement les détenus qui ont moins de 10 mois de peine de prisons restant à effectuer. Ceux qui sont en attente de jugement, et ce depuis plusieurs mois ou années restent en détention.

Plusieurs centaines de prisonniers politiques

Le gouvernement aurait dû procéder à des élargissements de détenus en tenant compte des facteurs liés à leur dangerosité pour la société, l’ancienneté, et le temps de peine restant à effectuer.

Les prisons regorgent de plus de 3 centaines de prisonniers politiques, essentiellement des militants et sympathisants du PNP, arrêtés et détenus pour activité politique ou accusés d’attentas à la sûreté de l’Etat.

Ce matin, il y a une grogne à la Prison civile de Lomé à l’annonce des mesures de libération. Des prisonniers protestaient vivement contre la faiblesse des mesures.

« Ils déplorent notamment la surpopulation, les conditions de détention, d’hygiène, l’accès difficile aux soins de santé, une alimentation insuffisante — un repas par jour au lieu de trois et de moindre qualité », selon un juge.

Le même juge a déclaré que le Togo risque de connaître une recrudescence de la délinquance.

Réputée pour sa lenteur et son incurie, la justice togolaise n’a apparemment pas beaucoup travaillé pour une meilleure efficacité de l’Etat d’urgence sanitaire.

A propos Komi Dovlovi 1013 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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