Le Temps a rencontré un expert togolais qui analyse la situation du Covid 19 au Togo et la réaction des autorités, et propose des solutions d’approche pour aider à mieux faire face à la crise qui s’annonce catastrophique.
Bonjour. Il y a quelques jours, vous avez publié dans nos colonnes une tribune intitulée “Coronavirus : l’Afrique risque le pire ! ” À contre-courant de l’espèce d’euphorie alors dominante en Afrique, vous expliquiez que non seulement l’Afrique n’était et ne serait pas épargné par le Covid-19, mais que c’était plutôt elle qui risquait de lui payer le plus lourd tribut. A peu près au même moment, on a entendu l’OMS appeler les dirigeants africains à se réveiller, puis Bill Gates s’inquiéter que l’Afrique risquait jusqu’à 10 millions de morts. Quelques jours plus tard, Le Monde-Afrique et La Croix ont abondé dans le même sens, utilisant à peu près les mêmes arguments que vous. Quel est votre sentiment aujourd’hui, pensez-vous que les pays africains ont pris la mesure du danger et qu’ils sont sur la bonne voie ?
Honnêtement, je ne peux pas parler pour la totalité de ces pays : je ne peux pas suivre dans le détail ce qui se passe ici et là. Et, davantage qu’un spectateur, j’aimerais pouvoir exposer des principes généraux, génériques dont les uns et les autres pourraient librement s’inspirer suivant la situation spécifique de leur pays.
Ce serait quoi, ces principes généraux ?
Un premier principe serait la différenciation dans l’analyse et le diagnostic des situations particulières. Ce qui est valable pour les pays riches, ne l’est pas nécessairement pour les pays d’Afrique, surtout subsaharienne.
Le second principe serait un principe de réalisme : il faudrait être extrêmement réaliste dans les stratégies et réponses qu’on élabore pour lutter contre la pandémie, plutôt qu’en rester à des approches adaptées à des pays riches, mais qui seraient inadaptées pour l’Afrique.
Pourriez-vous être plus précis ?
Oui. Les pays riches ont déjà, peu ou prou, des solutions à des questions cruciales que ceux d’Afrique ne semblent même pas percevoir encore. Par exemple l’influence réciproque entre l’épidémie et l’économie domestique des familles, leur subsistance immédiate et à moyen et long-terme.
Le taux de salariat dans nos populations est très bas, une majorité vivote dans l’économie informelle avec une tension extrême sur des revenus modiques et en flux-tendu. La moindre rupture d’activité à grande échelle signifie l’impossibilité de se nourrir : de vivre.
Par ailleurs, dans les pays riches, les systèmes d’approvisionnement sont robustes et tenus par de puissantes chaînes de distribution. Si elles peuvent être éprouvées sur bien des plans, les populations de ces pays n’ont pas à craindre que ces chaînes rompent et qu’une famine s’ensuive.
Ce n’est pas le cas sous nos latitudes où c’est l’activité quotidienne d’une grande partie de la population qui assure la distribution finale, pour qui elle constitue simultanément la principale source de revenus…
Seriez-vous en train de dire qu’il est impossible à ces populations de se confiner pour ne pas mourir du virus, parce que sinon elles devraient mourir de faim ?
En effet, c’est à peu près ça. Mais, comme elles ne sauraient se résoudre à mourir de faim, elles auront des comportements qui aboutiraient à propager le virus…
A court comme à moyen-terme, ces populations apparaissent prises entre les deux lames d’une paire de ciseaux qui se referment de plus en plus sur elles. D’un côté la propagation du virus, liée à la difficulté pour elle de simplement se confiner ; et de l’autre, la propagation de la pénurie des produits de première nécessité, la famine, induite à terme par la désorganisation des chaînes d’approvisionnement et l’effondrement des revenus des ménages, des familles.
On ne saurait considérer l’un sans considérer l’autre. Idéalement, il faudrait arriver à desserrer l’étreinte meurtrière de cet effet ciseaux en facilitant le confinement, précisément parce qu’on écarterait intelligemment les risques de famine, et on écarterait ce risque parce qu’on gèrerait intelligemment le confinement.
A propos de la Cellule sectorielle de la gestion de la crise au Covid 19
Une ou deux missions de la cellule semblent traduire une volonté de contrôle de la population trahissant la peur politique de perdre ce contrôle.
Le Togo a publié avant-hier une Cellule sectorielle de la gestion de la crise au Covid 19. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Honnêtement, mon premier sentiment a été un sentiment de malaise. J’ai eu l’impression que la volonté derrière ce plan était moins de protéger la population que de s’en protéger. Une ou deux missions de la cellule semblent traduire une volonté de contrôle de la population trahissant la peur politique de perdre ce contrôle.
J’avoue que j’en ai frissonné. J’espère me tromper.
Maintenant, quant à la structure et aux missions de la Cellule, leurs insuffisances devraient frapper tous ceux qui nous auront lu jusqu’ici :
– ils semblent voir le problème sous l’angle exclusivement sanitaire. La cellule n’est pas assez pluridisciplinaire, plurisectorielle, multidimensionnelle ;
– en même temps elle apparaît trop vaste pour une prise de décision rapide. On dirait un fatras de personnes, sûrement très compétentes, mais trop semblables, et sans un véritable pilote, un chef d’orchestre qui consulterait, proposerait des actions, obtiendrait des décisions rapides qu’il ferait exécuter rapidement et efficacement.
Un bon comité interministériel de gestion de crise aurait peut-être été plus indiqué. Il aurait articulé les meilleurs experts et techniciens de certains ministères-clés dans la circonstance : Santé, Agriculture, Transport, Protection civile, administration territoriale…
Car malheureusement, il faut gérer simultanément le risque sanitaire et le risque de pénurie alimentaire, en considérant de façon hyper-réaliste nos vulnérabilités et nos points-forts.
Parce que nous avons des points-forts face à cette tragique situation !?
Oui, certains de nos points-faibles chroniques se révèlent des points-forts face à la pandémie, à condition que nous sachions les exploiter. Par exemple, l’enclavement de nos arrière-pays est un des points-forts en la circonstance. Le virus se propage préférentiellement suivant les voies de communication et le brassage populationnel qui s’ensuit. Plus un territoire est isolé, plus il est protégé du virus ; mais évidemment, plus il est condamné, s’il venait à être touché par le virus. De ce fait, il faudrait éviter que pris de panique, les populations urbaines aient l’idée d’aller se réfugier dans l’arrière-pays où il est de plus en plus facile de s’alimenter de façon basique.
Par ailleurs, la pénurie alimentaire dans les zones urbaines, fortement peuplées, amènera fatalement les opérateurs économiques à augmenter leur fréquence d’approvisionnement dans ces régions reculées… y propageant le virus…
Comment éviter cette menace, inévitable, si la double crise, sanitaire et alimentaire, venait à s’accentuer ?
Justement, il faut éviter que cette menace devienne inévitable ; précisément en organisant rapidement un sas-sanitaire-filtrant entres ces catégories de territoires.
Concrètement, ça voudrait dire :
– réduire et discipliner les mouvements en vue d’approvisionnement entre les territoires isolés producteurs de vivres et les territoires urbains leurs consommateurs. Plutôt que laisser des opérateurs économiques, tentés par du surprofit, prendre d’assaut ces territoires, l’État pourrait ou se substituer à eux, ou les organiser, tout en les soumettant à un protocole et un suivi sanitaire drastiques. Ce qui sécuriserait sanitairement ces territoires isolés, les territoires plus peuplés, les opérateurs et transporteurs eux-mêmes, tout en réduisant les risques de famine.
Voilà pour le principe ; les détails devront faire l’objet d’études plus circonstanciées.
De l’intérêt de plus d’Etat dans la gestion du Covid 19
En l’occurrence donc, il faudra que l’État soit plus présent et fasse preuve de plus de coercition ?
Plus de présence active et utile, idéalement, oui. Plus de coercition, pas trop n’en faudrait. Car un excès de coercition et de brutalité aurait pour effet d’entraîner des gens à fuir, se cacher, ruser avec des règles qui paraîtraient arbitraires et malveillantes. Une fermeté bienveillante serait l’idéal.
Prenons la question de l’approvisionnement. Habituellement, il est le fait d’une multitude de petits opérateurs gardant secrets leurs circuits comme des secrets industriels. Et pour eux, c’en sont, des secrets industriels. Un gouvernement légitime se rapprocherait d’eux pour les aider à assurer cet approvisionnement, dans des conditions sanitaires sûres pour tous. Mais ce faisant, il accèderait, de fait, à ces secrets. Si les opérateurs n’ont pas l’assurance que ces secrets ne seront pas éventés, entraînant, leur ruine, ils ne les livreront jamais ; contribuant ainsi à installer la famine.
D’autre part, idéalement, si l’État voulait le faire, il faudrait qu’il achète aux producteurs leurs produits à un cours un peu supérieur au prix du marché. Sinon, ils préféreraient les vendre clandestinement à des opérateurs qui eux les paieraient un peu plus chers pour les revendre encore plus chers. Cela accentuerait et la propagation de la maladie et celle de la pénurie.
En somme, plutôt que de vouloir user et abuser de la force, il faudrait assurer au maximum de personnes, y compris toute la population, que leurs intérêts sont pris et seront pris en compte. À cette condition seule, tous accepteraient d’agir selon leur intérêt bien compris : échapper à la maladie et échapper à la famine et à la ruine, à court, moyen et long-terme.
Comment gérer la question de la survie ?
Tout cela suppose de l’argent. Pensez-vous qu’un pays, comme le Togo, en assez pour faire face à la tragédie ?
La question de l’argent est capitale ! Pour l’État certes ; mais aussi pour les ménages, familles !
Prenons d’abord les familles. Si l’Africain-lambda se retrouve à braver le virus, ce n’est pas qu’il soit irresponsable, c’est qu’il n’a pas le choix s’il veut trouver un peu d’argent pour manger et vivre ! Si on veut éviter qu’il se mette et mette en danger les autres en allant chercher l’argent pour s’assurer le nécessaire-vital, il faudrait que ce nécessaire-vital ou l’argent vienne à lui et/ou qu’on en sécurise la quête pour certains d’entre eux !
Il n’y a pas d’alternative ; sinon ce sera l’hécatombe ET par le virus, ET par la famine !
« Ces taxis-collectifs devraient être suspendus et reconvertis au transport de produits alimentaires avec un accompagnement sanitaire des chauffeurs. »
Mais comment ? Comment faire aller à eux le minimum-vital et/ou l’argent… concrètement ?
Ce n’est certes, pas facile ; mais pas impossible : il faut réfléchir et innover dans l’urgence.
Si pour les pays riches, ça ne pose pas techniquement de problème parce qu’ils sont composés de salariés enregistrés par leurs employeurs, de chômeurs par les organismes d’indemnisation, etc., qu’ils ont un système d’adressage territorial permettant de savoir précisément qui habite où, et que toute la population est bancarisée, pourvu d’un compte en banque.
Il n’y a pas grand-chose de semblable sous nos latitudes. Mais tout ce qui s’en rapproche devrait être exploité pendant qu’on s’appesantit sur ce qui nous est spécifique :
– qu’ils puissent continuer à travailler en toute sécurité ou qu’ils doivent s’en abstenir pour éviter la propagation, le salaire des salariés du public ou du privé devrait continuer à leur être versé ;
– un partenariat public-privé devrait être établi avec les opérateurs de l’approvisionnement alimentaire ;
– un soutien sanitaire et une reconversion temporaire devrait être assurées à certaines professions, notamment celles du transport, pour qu’ils ne perdent pas de pouvoir d’achat et passent du transport des personnes à celles de produits alimentaires. Par exemple les taxis collectifs sont certainement une des pires situations de contamination imaginables. Cinq ou six personnes entassées dans un taxi, dont le chauffeur est obligé de sillonner la ville en quête de clients à transporter dans ses conditions, il n’y a rien de plus propice à la contamination ! Ces taxis-collectifs devraient être suspendus et reconvertis au transport de produits alimentaires avec un accompagnement sanitaire des chauffeurs. Et une baisse du prix de l’essence à la pompe aiderait à compenser leurs pertes financières ;
– enfin, un soutien financier devrait être apporté au maximum de familles à qui on devrait l’apporter. Suivant la qualité et l’honnêteté administrative des pays, le fichier électoral ou tout ficher national comportant des indications permettant d’estimer les besoins financiers minimaux des inscrits pourrait être utilisé. Dans les pays où ce fichier serait corrompu, une approximation pourrait être faite, via les établissements d’enseignement, par la liste des élèves et étudiants. Les populations des pays africains étant très jeunes, beaucoup de familles ont des enfants en âge scolaire…
Ceci fait, un centre d’appel dédié permettrait de gérer les familles passées entre les mailles de ce système.
Voilà j’imagine pour faire aller l’argent aux familles… en mettant, sans doute, à contribution le système bancaire, les institutions de microfinance et le mobile-money…
Exactement !
Quid maintenant du nécessaire-vital ? Devoir se le procurer, en situation de pénurie, sur les marchés ne ferait qu’augmenter l’affluence sur ces marchés et augmenter les risques de propagation du virus…
Pour cela, je penserais aux moto-taxis, les Zemidjans. Beaucoup d’entre eux sont organisés en stations répartis sur les territoires des peuplements urbains. Là où ils sont, ils connaissent relativement bien les maisons et les habitants de leurs ressorts. Ils pourraient être les distributeurs-finaux de ce nécessaire-vital qu’il soit commandé par les familles ou distribué par l’État.
Tout comme les chauffeurs de taxis évoqués plus tôt, ils devront faire l’objet d’un drastique accompagnement sanitaire, leur indiquant comment se protéger, comment protéger leurs clients et leurs propres familles. Et ils devraient également bénéficier d’une baisse substantielle du prix des carburants.
Si je vous comprends bien, il faudrait un train de mesures d’accompagnement qui seules, permettraient le confinement de la population…
Exactement. Des mesures tenant compte de la réalité de la vie de ces populations. Cela seul permettrait d’arriver à en confiner le plus grand nombre possible.
Et, tirer entre la population ainsi confinée et ses sources d’approvisionnement, un trait logistique constitué par des agents de l’État, et des transporteurs privés, chauffeurs de taxis et Zemidjans. Ce trait logistique, par sa mobilité, étant somme toute lui-même en danger et dangereux pour le reste de la population, il faudrait concentrer sur lui une grande attention sanitaire : l’équiper, le former, l’informer, le suivre médicalement, isoler rapidement et traiter rapidement ceux d’entre eux qui viendraient à être contaminés.
Nos États pauvrissimes ne peuvent pas tout prendre à leur charge ; mais ils ne peuvent pas non plus ne rien faire, ou prendre des mesures inadaptées aux réalités de leurs pays. Ce qui reviendrait à ne rien faire.
Une telle organisation aiderait à faire face à la menace de la propagation du virus, comme de la famine, en concentrant nos faibles moyens sanitaires sur les acteurs aidant à la réussite de la lutte.
Dans le même ordre d’idée, le prix des communications téléphoniques devrait être très sérieusement baissé pour permettre aux familles d’opérer plus facilement de chez elles sans craindre de se ruiner.
L’Urgence de plus d’Etat pour juguler la crise
Mais voilà qui pose la question de l’argent qu’il y faudrait et dont ne disposent pas nos États…
Si un État africain doit racler les fonds de tiroir et emprunter utilement, c’est bien le moment.
Pour dire vrai, j’ai l’impression que les populations et les États africains s’imaginent que cette crise est passagère et que bientôt, les Blancs vont trouver un remède-miracle qui permettrait que tout rendre dans l’ordre et reparte comme avant. Mais dans les projections les plus optimistes des pays occidentaux, cette crise est partie pour durer au moins jusqu’aux alentours de juillet ! Au mieux. Et d’ici là, beaucoup de choses gravissimes pourraient arriver… sans compter si la crise devait durer plus longtemps. Gouverner, c’est prévoir ; et ne pas laisser les choses à la chance… au hasard.
Tous, nous devrions donc prendre la mesure de l’extrême danger où nous sommes et agir en conséquence.
Le Sénégal, par exemple, prévoit de consacrer 1000 milliards de francs CFA à la lutte contre la pandémie et ses effets économiques. Ils ont compris. J’espère qu’ils comprennent aussi, qu’en l’occurrence, il faudrait continuer à prévenir que guérir. Utiliser ces 1000 milliards pour réussir le confinement, le triptyque dépister-isoler-soigner, en écartant les risques de famine serait plus pertinent que d’espérer les thésauriser pour éventuellement redresser l’économie après la pandémie. Les utiliser rapidement, énergiquement, au plus tôt, permettrait de faire d’une pierre deux coups : limiter la pandémie et éviter l’effondrement de l’économie. Cela coûterait infiniment moins cher.
On a un peu de mal à imaginer l’effondrement dont vous parlez ; et pour tout dire, à y croire…
Et pourtant, c’est très vite arrivé ! Et assez facile à comprendre. Prenez le cas par exemple de l’épidémie d’Ébola. Elle a décimé 30% du personnel sanitaire du Libéria , entraînant un recul de l’espérance de vie de la population. Ce n’est pas difficile à comprendre : 30%, ça fait un soignant sur trois ; dans un pays qui n’en avait déjà pas beaucoup au départ ! Là où vous aviez par exemple 3 médecins pour 50.000 personnes, vous vous retrouvez avec 2 médecins pour les mêmes 50.000 ! Pour réaliser la tragédie que c’est et en quoi ça inscrit dans une trajectoire d’effondrement, imaginez qu’après cette récente saignée, le même pays se trouve frappé par le Covid-19 et devant y faire face avec 30% de capacité en moins.
Ce qui est valable pour le système sanitaire, est valable pour les systèmes éducatif, économique, agricole, etc.
Parmi les pays d’Afrique subsaharienne, lequel trouve grâce à vos yeux, quant à sa façon de mener la lutte ?
Comme je vous disais, je ne connais pas suffisamment les stratégies des uns et des autres et ne saurais décerner de bons points. Mais chacun devinera assez aisément que les pays bien organisés, soucieux de leurs populations et pourvus d’un vrai leadership comme le Rwanda ou d’une authentique démocratie comme, le Ghana ont un peu plus de chance de faire mieux que les autres. De fait, on voit les dirigeants ghanéens en prise avec leurs populations et essayant de prendre et mettre en oeuvre rapidement des solutions modernes, massives et intelligentes. Si je ne m’abuse, le recours préférentiel mobile-money, fut d’abord une mesure rwandaise. Avec une pratique assez ancienne de ces modes de paiement, leur application même à la médecine dans certains pays d’Afrique de l’est, un système sanitaire assez performant pour le Rwanda, on peut avoir de l’espoir.
Hélas, mêmes ces premiers-de-la-classe pourraient être déstabilisés par leurs pays frontaliers s’il les choses venaient à trop mal tourner dans ces derniers : le Togo, le Congo… Et si les premiers, comme il serait normal, devaient vouloir préserver les acquis de leurs efforts, ou leurs populations se sentir menacées dans leur vie par un afflux massif de réfugiés contaminés, il pourrait s’ensuivre des tensions, voire des drames aux frontières.
Ce n’est pas une vie de l’esprit : n’oublions pas qu’en Afrique du Sud, ‘il y a seulement quelques mois des Africains subissaient des tueries organisées par des Sud-africains qui se sentaient lésés dans leurs intérêts économiques…
En somme, nous ne sommes pas sortis de l’auberge…
Oh, que non ! Loin de là. Le pire n’est pas certain ; mais pour l’éviter, il faut plus que l’espoir : il faudrait l’action déterminée, intelligente, adaptée de dirigeants dévoués à leurs populations, soucieux de leurs intérêts, proches de leur modes de vie et décidés à leur éviter le pire.
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