L’UNESCO demande aux pays africains de renforcer le contenu des programmes éducatifs sur l’esclavage

La Maison des Esclaves, lieu où transitaient les esclaves pendant la traite clandestine

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) exhorte les pays africains à envisager l’inclusion des leçons tirées de la traite d’esclaves transatlantique dans leurs programmes éducatifs.

Abdourahamane Diallo, représentant de l’UNESCO au Ghana, a déclaré qu’il était important d’éduquer la jeune génération sur toute l’histoire de l’esclavage, ses effets sur le continent et les descendants d’esclaves africains, afin d’engendrer un processus de guérison efficace.

« C’est une décision prise par l’Union africaine (UA) que tous les Etats membres fassent un usage éducatif du projet d’esclavage, mais les pays sont très lents dans sa mise en œuvre », a déclaré M. Diallo.

Ce dernier s’adressait à Xinhua lors de l’introduction de la publication « Legacy of Slavery » (Héritage de l’esclavage) dans le cadre de la commémoration du 400e anniversaire du débarquement des premiers esclaves africains aux Etats-Unis d’Amérique.

Cette déclaration a été faite dans le cadre de la commémoration du 400ème anniversaire du débarquement des premiers esclaves africains aux Etats-Unis d’Amérique.

Le Ghana a consacré l’année 2019 comme l’Année du retour pour les descendants d’esclaves. Le représentant de l’Unesco a profité de ce lancement pour mener un programme d’éducation approfondie afin que la jeune génération sache ce qui s’est passé pour empêcher la répétition de l’histoire.

Il a exhorté le Ghana, qui a consacré 2019 comme l’Année du retour pour les descendants d’Africains esclaves, à profiter des célébrations pour mener ce programme afin que « ce crime odieux ne se reproduise plus jamais ».

Programme moins dense au Togo

La demande de l’Unesco vient à point nommé d’un constat qui est fait de la faiblesse des contenus didactiques concernant l’enseignant de l’esclavage. L’esclavage n’est enseigné que de façon très superficielle au cours primaire où il se résume au commerce triangulaire et à ses conséquences, puis en classe de quatrième de collège où le contenu se décline sur le déroulement des faits et les conséquences pour l’Afrique et les Amériques. Au Togo, on a poussé l’outrecuidance jusqu’à enseigner les aspects positifs de la Traite négrière pour l’Afrique.

La participation des royaumes africains,  surtout les plus grands, à ce vaste commerce honteux qui a durablement affaibli le continent par son dépeuplement et favorisé la pénétration coloniale, reste impressionnant.  

Une lecture mémorielle réductrice tend à minorer le rôle des Africains dans la traite négrière et une autre occulte totalement la traite transsaharienne, à l’origine de la désintégration des empires africains.

Au Togo, les historiens n’ont jamais mis à l’étude la participation des peuples de la côte à ce commerce.


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A propos Komi Dovlovi 1146 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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