Le Chef de l’Etat a sacrifié au rituel constitutionnel en prononçant hier un discours sur l’état de la nation devant l’Assemblée Nationale. C’est sa deuxième fois de le faire en trois mandats à la tête du Togo.
L’événement n’était pas prévu au programme officiel publié sur le site du gouvernement, dans le cadre du 59ème anniversaire de l’indépendance nationale. D’abord sous forme de rumeurs sur les réseaux sociaux, l’adresse du président devant les députés a été ensuite confirmé par des journalistes, citant une source de la présidence. Improvisation ou mesures de sécurité? Difficile de savoir.
C’est devant des députés acquis que Faure Gnassingbé a fait son discours. Son parti UNIR contrôle la quasi-totalité de la chambre et ceux qui passent pour opposants sont des obligés du régime. L’ambiance au sein de l’hémicycle témoigne de cette bonhomie qui caractérise le pouvoir à Lomé depuis les fameuses élections du 20 décembre 2018.
Un discours sans substance essentielle
Le président s’est contenté au cours de son discours de se délivrer de l’auto-satisfaction quant à sa gouvernance. Pour lui, tout se passe bien dans la République. Il fait une série d’annonces destinées à rassurer ses partisans et donner du Togo l’image d’un pays qui progresse: création d’un conseil économique et social, revalorisation prochaine de l’indice salariale, lutte contre la corruption, obligation de déclaration des biens par les mandataires publics, élections locales et décentralisation, mesures sociales en faveur des retraités…
Pour certains partisans du régime, c’est le symbole qui compte.
Le symbole est fort et important. Voir le président @FEGnassingbe devant les députés est déjà une satisaction. La suite sera dans l'application des annonces et l'écoute des préoccupations #Denyigban #Togo #DiscoursPrTg pic.twitter.com/8OA09vTWyd
— Jacques Pekemsi (@JacquesPekemsi) April 26, 2019
Sur la question des réformes politiques, Gnassingbé fait croire que c’est le devoir de l’Assemblée nationale, en proclamant que celles-ci devront s’opérer avec diligence. Il n’a annoncé aucune disposition se rapportant à li-même. Le président va boucler son troisième mandat l’année prochaine et la limitation de mandat est la principale réclamation de ses adversaires.
Réactions de la classe politique
24 heures après le discours, les réactions de la classe politique sont rares. Les partis politiques et coalitions n’ont visiblement pas fini de décrypté le message du chef de l’Etat. Les premières réactions viennent des opposants en exil. L’une des plus remarquable vient de l’ancien ministre de l’intérieur François Boko.
Discours sur l'état de la Nation. #Togo pic.twitter.com/B3Gp6uwmz2
— François Boko (Officiel) (@FrancoisBoko1) April 26, 2019
Beaucoup d’activistes et journalistes ont commenté l’événement avant et après le discours. Ils ont mis l’accent sur le fait que depuis sa prise de fonction en 2005, ce n’est que la deuxième fois que Faure Gnassingbé fait un discours sur l’état de la nation.
Pour le reste, les Togolais sont en majorité focalisés sur la célébration des 59 ans d’indépendance du pays. Si certains font le bilan, d’autres remettent en cause le principe même de l’indépendance et invitent les citoyens à lutter pou le vrai changement.
Joséphine Bawa
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