La chambre administrative de la Cour suprême se penchera sur l’affaire Groupe Sud Média contre la HAAC ce mardi 7 mars à 8 heures.
Enfin ! La fermeture de LCF et City FM, de Sud Média, par la Haute autorité de l’Audiovisuelle et de la communication (Haac) sera étudiée par la Chambre administrative de la Cour suprême, ce 7 mars.
La Haac a pris un arrêté de fermeture le 6 février dernier. Une décision controversée déclencheuse de réactions hostiles dans l’opinion et de condamnations dans la communauté nationale et internationale.
Plusieurs organisations de la société civile togolaise ont organisé trois marches pour dénoncer l’abus de la Haac et condamner une “atteinte à la liberté d’expression”.
Les deux média du groupe ont été fermés pour absence d’autorisation d’installation et d’exploitation. Une version des faits que conteste Sud Média qui affirme avoir respecté les formalités d’usage. Sud Média a porté plainte pour “abus d’autorité”. Le groupe est pourtant en activité depuis 10 ans et a reçu des aides de la part de l’Etat.
Néanmoins, l’envoi de l’affaire devant une juridiction compétente intervient dans un contexte de clair-obscur des agissements des principaux protagonistes. Les actes posés par le groupe et son personnel ont fait accroire qu’ils préféraient à l’affaire une issue politique à une décision judiciaire.
Issue judiciaire ou politique
Tout d’abord les média LCF et City FM ont cessé toute activité depuis la décision de la Haac alors que le recours devant une juridiction compétente suspend l’arrêté de l’organe de régulation des médias. Puis L’administrateur Luc Abaki n’a donné aucune explication quant à cette non-reprise des activités contrairement à une précédente déclaration au journal Le Temps.
Enfin, le syndicat du personnel de LCF a fustigé les manifestations des organisations de la société civile les taxant de faire une “récupération politique de l’affaire“. Il s’est désolidarisé de la dernière manifestation des OSC. Le journaliste et animateur Samuel Gnahoui s’est élevé publiquement contre les OSC en déclarant avoir lui-même contacté le médiateur de la République. Un non-sens.
La Chambre administrative de la Cour suprême est très attendue pour situer l’opinion sur le rôle et les compétences de la Haac. Depuis son histoire, cette dernière a pris des écarts avec ses missions et compétences.
Le dossier sent particulièrement le souffre à cause des puissances occultes qui sous-tendent les figurants. Un enjeu de pouvoir se dessine en filigrane: Sud Média appartiendrait à Pascal Bodjona, ex-numéro 2 banni du régime. De toute évidence, il aurait installé le groupe sans suivre la procédure réglementaire, c’est à dire une proposition sur un appel d’offre de la Haac.
Faure Gnassingbe VS Pascal Bodjona ?
Cependant, selon la presse- une information non vérifiée- les deux médias du groupe seraient créés à l’initiative de Faure Gnassingbé, qui voulait décharger les média d’Etat de leur mission officieuse de propagandiste du parti au pouvoir.
Pascal Bodjona est sorti de prison il y a un an dans le cadre d’une mystérieuse affaire d’escroquerie sur la personne d’un homme d’affaire arabe, un bédouin du nom d’Abass Youssef. Selon des rumeurs togolaises, Pascal Bodjona s’apprêterait activement à se présenter à la présidentielle 2020. Contre Faure Gnassingbé.
Ce dernier, peu avare de rancune, ne regarde pas cette perspective avec tendresse. Il envisagerait de ruiner définitivement la vie de son ex-directeur de cabinet et ministre soit en le renvoyant dans les geôles. Ou en le ruinant financièrement.
C’est donc un euphémisme d’annoncer que le jugement de Madame Akpénè Djidonou, présidente de la Chambre administrative de la Cour suprême est très attendue. Un sacré test pour l’indépendance de notre justice !
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