Opinion: Contre la privatisation de l’Etat au Togo

Nous vous proposons la lecture de la tribune de Dany Ayida, PDG d’ALG S.A, sur ce qu’il appelle la privatisation de l’Etat au Togo par le parti UNIR.

Cher Monsieur le Président 

« Je vous prie d’accepter, Monsieur le Président (togolais), l’expression de ma plus profonde indignation de citoyen désabusé… » Si je devrais écrire au fils du père, détenteur unique du pouvoir d’Etat dans mon pays, c’est ainsi que j’aurais conclu ma missive.

Pouvoirs politique, judiciaire et économique aux mains d’un seul

Il n’existe pas de ‘’success story’’ d’entrepreneur indépendant qui ait réussi au Togo. Soit vous adhérez au parti UNIR au pouvoir, soit on vous fait couler. C’est une forme de privatisation de l’Etat à laquelle on assiste. Je l’ai personnellement expérimentée entre 2008 et 2010 quand j’ai voulu installer une branche de ma firme de conseil en développement international à Lomé ; après un marché à succès avec la Banque Mondiale (pour l’audit financier et stratégique des phosphates togolais).

Pour les tenants du régime, laisser prospérer une affaire qu’on ne contrôle pas, c’est donner des armes aux opposants. Une conception pour le moins burlesque de l’Etat, qui tient au fait de la nature même de ce régime. C’est le fondement de la fermeture cette semaine de certains médias privés à Lomé (LCF et City FM notamment).

Il ne s’agit aucunement d’une démocratie, mais du despotisme le plus tenace, avec quelque vernis entretenu, malheureusement, avec la complicité de quelques opposants naïfs…

De l’indignation, on est passé à la révolte : quand je vois les discussions dans les médias sociaux togolais, je comprends que ça bouge peu à peu. Nous ne sommes pas sur une autre planète ou une île perdue, découverte par une heureuse famille, dont nous serions devenus des sujets. Laisser une telle situation perdurer après 50 ans d’humiliation, c’est trahir notre piété filiale, notre patriotisme, notre qualité d’humains.

La prochaine fois, le changement

Je suis plus que jamais engagé pour le changement au Togo. J’y passe de plus en plus de temps et je suis heureux de voir tant de jeunes, d’hommes et de femmes qui n’ont plus peur. Nous serons les acteurs du changement ; et cela ne doit plus tarder.

Tous les jours, ce gouvernement pose des actes pour nous provoquer et nous pousser à la révolte. Que chacun prépare sa réponse dans son cœur, dans sa famille, dans son quartier, dans son service… Personne n’a plus le droit de dissimuler son indignation.

Dany Ayida, Citoyen togolais ([email protected])

NDRL: Les sous-titres sont de la rédaction


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A propos Komi Dovlovi 1135 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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