Plus rien ne va au nord du Nigeria. Le gouvernement fédéral aidé par des puissances étrangères peine à retrouver les 200 lycéennes enlevées la mi-avril. Depuis quelques jours, le mouvement islamiste s’en prend aux populations civiles et sème le désordre dans les villages.
Des villages du nord et de l’est du pays sont aux mains de Boko Haram. Malgré l’envoi de renforts de troupes, les islamistes qui agissent sous cette bannière ont, l’un après l’autre, attaqué, pillé puis incendié nombre de villages. La dernière en date de ces attaques meurtrières, hier, a fait quelques quarante-cinq morts.
Des «centaines» de morts et des villages rasés, des hommes armés qui tirent dans la foule et abattent dizaines de villageois : les massacres attribués aux islamistes de Boko Haram se succèdent dans le nord-est du Nigeria.
Responsables locaux et habitants ont affirmé à des médias que des centaines de personnes avaient péri lorsque des hommes très lourdement armés, portant des tenues militaires, ont entièrement détruit en début de semaine les villages de Goshe, d’Attagara, d’Agapalwa et d’Aganjara, dans l’Etat de Borno (nord-est). Selon des chefs locaux, entre 400 et 500 personnes ont été tuées.
Ce bilan n’a pas été confirmé par les autorités fédérales. S’il se confirme, ce sera l’un des plus lourds depuis le début de l’insurrection islamiste en 2009, qui a déjà fait plus de 2 000 morts cette année. «Personne ne peut atteindre cet endroit, où les insurgés se trouvent toujours. Ils ont pris le contrôle de toute cette zone», a déclaré Peter Biye, un député de la région. «Des corps jonchent toute la zone et les gens ont fui».
Ces violences démontrent la force de nuisance du mouvement Boko Haram, mais aussi la grande incapacité des forces armées nigérianes, en exposant la fragilité de l’Etat nigérian. Le « géant » d’Afrique de l’ouest est miné par la corruption. Les institutions publiques sont inefficaces. Les généraux de l’armée font affaire ont de gros budget, mais se comportent plus en hommes d’affaire qu’à responsable de la défense nationale.
Il est sans conteste que l’approche des élections a des répercutions sur la situation actuelle. Si Goodluck Jonathan ne parvient pas à trouver le cap à temps, il faut craindre le pire au niveau fédéral, dans ce pays qui connut des dictatures féroces.
K. Agboglati
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