La visite presque cocasse et inquiétante de Faure Gnassingbe au Parti Communiste Chinois

Le dirigeant  togolais a participé avec ses homologues africains au FOCAC 2024 à Beijing, une importante rencontre qui définit pour les prochaines années les relations entre les pays africains et la Chine.

Durant son séjour, le chef de l’Etat togolais a fait un discours pourtant sur son bilan de ses dernières années, notamment la légitimité des institutions démocratiques  ainsi que des réalisations économiques. Un discours somme toute habituelle du théâtre politique du pouvoir togolais, malgré un bilan chétif de 19 ans de pouvoir sans partage.

Cependant l’une des étapes  de ce périple dans l’Empire du Milieu est marquée par la visite de Faure Gnassingbe au Parti communiste chinois (PCC).

Le Parti communiste chinois est l’instance politique qui définit les orientations de la gouvernance de la République Populaire de Chine, dirigée par Xi Jinping. Il s’agit surtout d’un parti unique et despotique qui a à son actif des dizaines de millions de morts depuis la victoire des communistes de Mao Zedong sur les nationalistes de Tchang Kaï-chek.

Le PCC a abandonné l’idéologie communiste de l’économie et manœuvre efficacement avec l’économie capitaliste, mais il exerce son implacable dictature sur la société chinoise : abolition de la liberté d’expression, répression des oppositions, camp de travail et de rééducation, embrigadement de la société. Il s’agit d’un monde orwellien.

Admirateur du stalinien Paul Kagame, dont il s’inspire en vain, et des juntes de l’AES, Faure Gnassingbe voudrait-il copier le modèle chinois ? Le citoyen lambda ne saurait comprendre l’intérêt du président à cette visite, à une œuvre de mort qu’est le PCC.

Les Africains ont toujours eu un béguin pour la Chine et ont dans le passé voulu adopter cette voix chinoise, d’où la floraison des partis uniques quelques années après les indépendances, l’appropriation du culte de la personnalité.

Depuis son arrivée au pouvoir, Faure Gnassingbe ne s’est jamais départi de sa stratégie de contrôler tous les pouvoirs. Il arrive ainsi à ses fins avec un parlement vide de  l’opposition, une administration et une justice à sa botte, et une armée fidèle. Il ne lui reste que le contrôle social chinois.


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A propos Komi Dovlovi 1094 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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