Suite à la polémique déclenchée par le retrait du statut de proviseur à M. Agbenane Kokou Séka proviseur du lycée d’Alokoègbé, après la diffusion d’un reportage sur TV5, le 27 avril dernier, le ministre Dodzi Komla Kokoroko se justifie sur Radio Victoire.
«Moi, je suis porté sur l’action et ces débats de bistrot » l’indiffèrent, dit-il. «C’est moi qui l’ai nommé selon les critères qui me sont propres, et c’est moi qui juge aujourd’hui qu’il ne peut plus être un collaborateur déconcentré », a-t-il ajouté.
Selon le ministre, «il ne revient pas à un proviseur de bavarder comme bon lui semble sur le secteur éducatif», continue le ministre. «En revanche si c’est un élève, un parent d’élève, un enseignant, ça passe». Dont acte.
Au vrai, Kokoroko est d’accord avec la réalité crue que décrit l’ex-proviseur du lycée-collège d’Alokoègbé. «Au fond, qu’on dise que certains établissements sont dans une situation inacceptable, moi-même j’en croise et je dis formellement que c’est indigne de la République», explique l’ancien président de l’Université de Lomé. Mais, «un proviseur, premier collaborateur déconcentré, n’a pas vocation à parler comme si on entrait dans une épicerie de quartier, c’est de ça qu’il s’agit».
Ce n’est pas la réalité qui choque, mais sa description
Si les propos du proviseur Agbenane décrivent exactement la réalité, pourquoi lui ôter son statut de responsable d’établissement ? Dans son autobiographie, Une magie ordinaire, l’écrivain Kossi Efoui disait justement à propos de l’état lamentable du CHU Sylvanus Olympio : «ce n’est pas la réalité qui choque, c’est sa description».
En résumé, le Professeur Dodzi Kokoroko accuse le proviseur de country-bashing, de salir l’image du pays, et ce dans un contexte des élections législatives où les tenants du pouvoir togolais essaient de se créer un mandat à vie. Effectivement, à l’étranger, on ne comprendrait pas pourquoi M. Faure Gnassingbe voudrait un pouvoir à vie alors qu’au cours des 19 ans de règne, son bilan est catastrophique…
Laissons un autre écrivain togolais, Théo Ananissoh, répondre à cette préoccupation : «A l’international, parmi les autres, ils ne sont jamais vraiment décontractés ni à l’aise… Prêtez attention».
Et de suggérer de ne pas le régime imposer son narratif aux Togolais: «Le vêtement national qu’ils cousent nous habille tous, eux en premier. Il nous donne de la confiance ou pas ; il nous valorise ou pas dans les pensées et le regard des autres…».
Professeur agrégé de droit, ex-président de l’Université, le ministre Komla Dodzi Kokoroko est devenu un zélateur du régime depuis qu’il a eu maille à partir avec le CAMES. Il est élu député UNIR dans la circonscription de Kloto.
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