Face à la hausse vertigineuse des contaminations, le gouvernement durcit les mesures de prévention anti-covid-19 mais reporte le couvre-feu.
Pas de couvre-feu dans l’immédiat, mais interdiction de rassemblements de plus de 15 personnes, ni plus de 15 personnes aux enterrements, stricte surveillance des lieux de culte, mais l’activité économique peut se dérouler normalement…dans le strict respect des mesures-barrière, et amplification de la campagne de vaccination.
Devant la flambée inquiétante des contaminations au covid-19 au Grand-Lomé, le Conseil des ministres a pris des décisions portant sur le durcissement des mesures de prévention. Il s’agit pour la plupart du renforcement de mesures existantes observées dans le cadre de l’Etat d’urgence sanitaire. Il n’y a toutefois aucune mesure de couvre-feu, reporté à une date ultérieure et qui pourrait être activé si les conditions l’exigent.
Le Grand-Lomé qui enregistre 70% des cas connaît une augmentation vertigineuse depuis janvier, en raison de plus de 600 cas par semaine. On dénombre au 23 mars, un total de 9145 cas et 105 décès.
D’emblée, le volet surveillance du système anti-covid est vite activé avec le renforcement du Groupe mixte de surveillance (GMS) « d’au moins 1000 personnels issus de la composante force de défense et de sécurité pour intensifier la surveillance, la prévention et les interventions ».
Les rassemblements de masse sont interdits, notamment dans les sports de masse, les cérémonies funéraires, les mariages, les évènements culturels, les campagnes publicitaires, les concerts, les réceptions.
Retour également sur la limitation stricte à quinze du nombre de personnes pour les enterrements. Une interdiction guère respectée ces dernières semaines.
Si l’ouverture des bars et restaurants est maintenue, leur fonctionnement est conditionné au respect strict des mesures-barrières ; toutefois la consommation sur place est interdite.
Il en est de même des lieux de culte, dont la surveillance quant au respect des mesures-barrières sera accrue.
Vaccination au pas de charge ?
Devant la hausse frénétique des contaminations, le gouvernement mise sur la vaccination dont la campagne a débuté depuis le 11 mars dernier. Les autorités invitent la population du Grand-Lomé à « se faire massivement vacciner afin d’atteindre rapidement le seuil nécessaire à l’acquisition d’une immunité collective ». L’immunité collective est fixée à 60% de la population totale.
Le pays vient en effet d’acquérir via l’initiative Covax plus de 600.000 doses du vaccin AstraZeneca. Plus de 42.000 ont reçu leur première dose.
La seconde phase de vaccination concerne les personnes âgées de 50 et plus et présentant des facteurs de comorbidité comme le diabète, l’hypertension, etc… Environ 300.000 personnes sont concernées par cette première campagne.
Néanmoins, l’AstraZeneca suscite la controverse depuis que de nombreux pays européens et dans le monde ont suspendu son utilisation. Le vaccin anglo-suédois est accusé d’entraîner des effets secondaires graves dont des thromboses pulmonaires. Près d’une quarantaine de décès ont été signalés dans plusieurs pays.
Une controverse qui alimente les covid-scepticisme sur les réseaux sociaux. La mort de la Togolaise Foussena Djagba au Ghana, quelques jours après avoir reçu sa première dose d’AstraZeneca renforce le doute sur les réseaux sociaux quant à l’innocuité du vaccin. Bien d’internautes encouragent les Togolais à recourir plutôt aux recettes de grand-mère, spécialement des produits à base de plante, pour renforcer l’immunité.
Un scepticisme qui commence à ébranler la sérénité du gouvernement. « Le Gouvernement met en garde contre la désinformation sur les médias et les réseaux sociaux et rappelle que les auteurs s’exposent à la rigueur de la loi
De nombreux internautes exhortent cependant le gouvernement à s’approvisionner d’autres vaccins. Actuellement Pfizer, Moderna, Sinovac, Sputnik V, sont les vaccins sur le marché. Mais il existe une réelle tension quant à l’achat des vaccins. Seuls les vaccins chinois, Sinovac et russe, Spoutnik V, pourraient être disponibles.
En réalité, le communiqué du gouvernement n’est juste qu’un rappel des mesures prises depuis mars. Il montre l’inefficacité de l’Etat d’urgence sanitaire en vigueur depuis un an.
L’absence de mesure de couvre-feu, délétère à l’économie est néanmoins salutaire.
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