Selon un communiqué de l’ambassade du Togo en France, un vol spécial Air France à destination de Lomé ramènera ce 23 mai les Togolais bloqués sur le territoire hexagonal et dans les pays européens du fait du covid-19.
Il s’agit d’un accord mutuel entre les autorités françaises et celles du Togo, d’après l’ambassade du Togo en France.
Les réservations sont en cours, indique le communiqué. D’autres Togolais dans la même situation et n’ayant pas pu s’enregistrer sur ce vol peuvent s’apprêter à le faire sur de prochains vols spéciaux, annonce également l’ambassade.
La fermeture de l’aéroport Gnassingbe Eyadema en raison du covid-19 le 20 mars dernier, a conduit au blocage de nombreux togolais à l’étranger. Le déconfinement en France a permis la décision portant sur ces vols spéciaux.
Cette annonce intervient alors qu’une polémique s’est déclenchée ce matin. Le professeur Ihou Wateba, chef de l’équipe scientifique sur le covid-19 a critiqué vertement l’annonce de la reprise des vols Air France sans aucune coordination. La compagnie française a annoncé la reprise de ses vols à destination des pays francophones du pré carré à partir de la mi-juin. Air France a fait cette annonce alors que les pays en question n’ont pas encore annoncé la date de la réouverture prochaine de leurs aéroports.
Pour le Professeur Ihou Wateba, un accord préalable sur les dispositifs scientifiques devraient être pris avant la reprise régulière des vols Air France. « C’est Air France qui a envoyé les premiers cas de Coronavirus au Togo », a déclaré sur Radio Victoire ce matin, le Professeur, inquiet de la reprise imminente des vols Air France.
Augmentation alarmante
Au Togo, la situation du covid-19 devient alarmante. Le pays a enregistré 19 nouveaux cas le 14 mai, passant à 238 cas. Du 3 au 15 mai, le nombre de cas confirmés a plus que doublé, passant de 124 à 263 cas en l’espace de 10 jours. Selon l’Université de Hopkins, qui est la référence en la matière, l’augmentation du SARS-Cov-2 en Afrique suit une progression en « doubling time », soit un doublement tous les 15 jours. « Ce qui est un bon signe », indique la Hopkins University.
Cependant le Burundi, le Centrafrique, le Gabon, la Guinea-Bissau, le Sud-Soudan, la Zambie et le Togo connaissent une progression plus rapide. Une situation inquiétante.
Selon le colonel Djibril Mohaman, de la coordination présidentielle pour le covid-19, « plus de 2800 personnes sont actuellement placées en quarantaine et testées tous les jours ».
La prison civile de Lomé est l’un des principaux foyers épidémiques. Elle enregistre plus de 20 cas confirmés et plusieurs détenus sont des contacts qui doivent être testés, soit plus de 1000 détenus.
En raison de l’augmentation inquiétante des cas confirmés, les autorités s’apprêtent à faire 10.000 tests par jour à compter du 1er juin.
Grosso modo, le Togo vit une situation très inquiétante.
Plus de 200 millions de personnes en Afrique pourraient être infectées par le nouveau coronavirus au cours de la première année, la plupart avec peu ou pas de symptômes, mais jusqu’à 190 000 pourraient en mourir, selon l’OMS.
Ces chiffres s’appuient sur une modélisation, portant sur 47 pays de la région africaine, soit une population totale d’un milliard d’habitants. « Notre modèle montre l’ampleur du problème pour les systèmes de santé si les mesures de confinement échouent », déclarent les auteurs. Des mesures de confinement prises assez tôt sur ce continent.
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