Réformes et élections: les voix cacophoniques de l’opposition

Le peuple togolais attend une nouvelle alternative politique d'opposition crédible

Les adversaires au régime Gnassingbé ne parlent plus d’une même voix. Déjà au temps de la C14, les voix dissidentes ne manquaient pas. A présent, c’est sur la question de la présidentielle de 2020 en rapport avec les réformes politiques que les divergences se font jour.

Ce fut d’abord le CAR qui a boycotté le conclave de la C14. Au final, ils étaient cinq partis politiques à avoir boudé la rencontre de la coalition. Maintenant c’est le PNP, un poids lourd du regroupement qui annonce qu’il ne place pas les élections parmi ses priorités « si les réformes ne sont pas faites ». C’est du moins des propos attribués à Ouro-Djikpa Tchatikpi un des fondés de pouvoir de ce parti, qui intervenait sur une radio à Lomé hier.

Au cours du conclave que les 9 partis de la C14 ont tenu, il était question des conditions de participation aux élections locales et à la présidentielle prévue en 2020. C’est une tentative par la frange représentée par l’ANC et ses alliés de constituer une « alliance électorale ». Les partis membres de la coalition présenteraient alors des candidatures communes à ces élections. Certaines hypothèses ont circulé dans la presse sans qu’on ne sache s’il faut y attacher du crédit.

L’erreur de ceux qui exigent les réformes avant d’aborder la question des élections, c’est qu’ils ne semblent pas cerner les exigences liées à de telles consultations. Depuis les législatives du 20 décembre, le régime UNIR a le monopole sur le processus des réformes. Ni la C14 ni un quelconque de ses membre ne serait consulté sur le contenu desdites réformes. En plus, cette opposition n’a aucune idée sur le calendrier de ces réforme ni de leur teneur. Qu’il s’agissent des locales ou de la présidentielle, elles exigent une longue période de préparation, surtout de la part de partis qui doivent œuvrer ensemble.

Même s’il est de bon ton de continuer à exiger les réformes, il n’est pas politiquement intelligent de conditionner la participation à la réalisation des réformes. C’est un aspect sur lequel le gouvernement UNIR va jouer jusqu’au bout, en espérant que les opposant boycottent ces élections ou y participent dans le cafouillage. Or, 2020 constitue une échéance pour laquelle il ne faut pas envisager de laisser le régime faire à sa guise.

A défaut de concertation sérieuse entre les forces d’opposition, la confusion autour de la question ne fait que profiter au pouvoir, qui a l’art de la manipulation.

K. Agboglati


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