Nicolas Lawson : « Sans les réformes politiques, une révolution est possible »

L’opposant politique Nicolas Lawson annonce qu’une violente révolution pourrait se produire si le régime en place n’entreprenait pas les réformes politiques.

Cassandre. Dans un communiqué acerbe, où le lyrisme le dispute aux diatribes enflammées d’un pasteur de l’Eglise du jugement dernier, le président du PRR décrypte la situation sociopolitique et économique dangereuse que vit le Togo et qui risque de l’entraîner dans une révolution violente.

L’économie du pays est dans un état de délitement à cause de l’explosion de la dette publique voire d’une politique d’endettement quelque peu irresponsable du régime en place qui s’affranchit des règles  communautaires.

Par exemple, la dette du Togo a atteint 75% du PIB contre le seuil de 70%, plafond indépassable selon l’UEMOA, faisant du Togo le pays le plus endetté de la zone UEMOA contre un taux d’endettement moyen de 45.1%.

En dépit de ces feux de détresse, le régime vient encore de lancer un emprunt obligataire de 20 milliards CFA perçu « dont seuls ceux qui font du blanchissement d’argent, les trafiquants et les fonds vautours consentiront à souscrire à un taux usurier. »

Le régime est perçu par M. Lawson comme « congénitalement meurtrier, d’essence criminogène, promoteur de la corruption, de la médiocrité, de l’incompétence, de l’impunité et de la volupté »

Régime anti-social

Un tel régime « anti-social » selon leader du PRR, ne fait que  « pressurer et accabler les togolais sous la plus cuisante détresse et les faire gémir sous le plus odieux avilissement.» Pour Lawson Nicolas la situation est telle que le pays se présente comme un fief pour Faure Gnassingbé et les populations, ses sujets, malléables et corvéables à merci, sans une digne rétribution salariale.

« Il est prescrit dans le Traité de l’UEMOA que chaque Etat devrait consacrer au plus 35% de son budget à la masse salariale des fonctionnaires. Mais, le gouvernement antisocial et faisandé actuel ne consacre que 14,34% du budget de l’Etat togolais de 2017 à la masse salariale des fonctionnaires», s’indigne-t-il.

« Le Togo est en ruine économiquement, socialement et moralement. La caricature actuelle de la gouvernance, symbolisée par le tératologique UNIR, a totalement défiguré notre pays. L’affaissement moral dans la société a fini par paralyser le pouvoir et le Chef de l’Etat ne réalise pas le désastre vers lequel il nous conduit », ajoute-t-il.

Une révolution populaire pour « dégager »  Faure Gnassingbe

Selon M. Lawson,   « Faure Gnassingbé et sa minorité ont lamentablement failli et ne peuvent plus résoudre les grands problèmes politiques, économiques, sociaux et moraux de notre pays ».

 Malgré une peinture misérable de la situation togolaise, pour M. Lawson les Togolais ont l’âme chevillée au corps et se relèveront indubitablement pour « dégager » le pouvoir des Gnassingbé.

Les manœuvres des dirigeants d’UNIR pour verrouiller à son profit le processus de décentralisation et les élections locales prochaines peuvent constituer un horizon indépassable pour les populations du Togo afin de mettre fin au régime.

« Dans le combat éternel de l’Archange et de Lucifer, que nos oppresseurs et leurs complices sachent qu’ils ont déjà perdu. Ils ont encore le choix entre faire dans le consensus les réformes ou être dégagés du pouvoir sans aménité« , conclut-il.

Et il invite en référence à Frantz Fanon, et sur un ton eschatologique,  la jeunesse à prendre ses responsabilités.

« Ce n’est pas une affaire de partis politiques ou de regroupement de partis politiques ou même de lutte entre le pouvoir et l’opposition. C’est une question de foi et de la destinée d’un peuple. Notre génération a l’ardente obligation de faire du Togo ce qu’il doit être suivant le rêve de nos aînés : c’est-à-dire l’Or de l’humanité. Nous vaincrons les forces de la régression et du mal. Que Dieu Tout-Puissant nous inspire et nous protège« , dit-il en conclusion.

 


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A propos Komi Dovlovi 1148 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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