Manuel Valls ne veut pas fâcher les dirigeants africains

Lors de sa tournée au Togo, au Ghana et en Côte d’Ivoire, du 28 octobre au 31 octobre, le Premier ministre françaisManuel Valls a accordé une interview à RFI dans laquelle il explique sa vision de la politique africaine de la France, des défis et l’avenir du continent africain.

Si selon le Premier ministre français, le Togo « change dans le bon sens », le Ghana par contre est « un modèle de paix, de démocratie. »

Au Togo, Manuel Valls a procédé à l’inauguration de nouveaux bâtiments au Lycée Français et visité des projets qui bénéficient du financement de l’Agence Française de Développement (AFD), et également le Port autonome de Lomé avec les nouvelles infrastructures pilotées par le Groupe Bolloré, qui dispose d’un bail d’utilisation de 30 ans.

D’une manière générale, Manuel Valls, qui semble se draper dans un habit de présidentiable au cas où François Hollande ne se représenterait pas, a fait des déclarations convenues du genre l’avenir est en Afrique et que la France doit renforcer sa coopération avec le continent.

Il a aussi publié depuis Accra une tribune digne d’intérêt dans le journal Le Monde dans laquelle il a déclaré qu’on « ne peut pas réparer l’esclavage mais on peut préparer l’avenir ».

Respect du statu quo dans les pays 

Très attendu sur le Togo et le Gabon, deux pays gouvernés par des dynasties issues d’élections frauduleuses, le Premier ministre français valide le statu quo politique dans ces deux pays. Pour lui, « Le Togo change, il change dans le bon sens. La France croit au Togo et la France veut une relation plus forte avec le Togo. »

Il admet toutefois un déficit démocratique qui s’améliorera avec le temps en encourageant les principaux acteurs au dialogue. Pas de quoi inquiéter Faure Gnassingbé.

Même son de cloche en ce qui concerne le Gabon où Ali Bongo vient d’être réélu aux termes d’une présidentielle controversée et de manifestations de l’opposition violemment réprimées. Le Premier Ministre français indique la voix du dialogue aux acteurs et affirme que la France soutient toute initiative allant dans le sens d’un rapprochement entre pouvoir et opposition.

Grosso modo, circulez, il n’y a rien à voir !

Manuel Valls termine sa vite officielle ce 31 octobre en Côte d’Ivoire, qui vote pour un référendum sur une modification de la Constitution. Un vote boycotté par l’opposition et par plus de la moitié des Ivoiriens. Là, également, le Premier ministre français a déclaré ne pas vouloir s’immiscer dans les affaires intérieures de ce pays, tout en soulignant les « réussites économiques et la croissance » depuis l’arrivée d’Alassane Ouattara. La France avait appuyé militairement Ouattara pour chasser le président Laurent Gbagbo du pouvoir lors de la crise post-électorale de 2011. La France ne veut pas se fâcher avec ses partenaires africains: business not politics.


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A propos Komi Dovlovi 1098 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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