Des soldats proches de l’ancienne garde présidentielle de Blaise Compaoré avaient préparé un coup de force déjoué le 8 octobre dernier par les services de sécurité burkinabé, ont annoncé les autorités burkinabé.
Quatre militaires faisant partie des éléments de l’e-Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) avaient été interpellés par la gendarmerie à la Frontière du Ghana. Lors de leur transfèrement à la Direction de la brigade de Pô, deux des élements avaient été tués quand ils tentaient de désarmer les gendarmes.
Les deux autres font des aveux lors de leur interrogatoire : Saïdou Soulama et Khalifa Zerbo sont deux militaires de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (ex-RSP). Cette ancienne garde rapprochée du président déchu Blaise Compaoré avait tenté un coup d’Etat le 16 septembre 2015, dont la paternité fut revendiquée le lendemain par le général Gilbert Diendéré, l’ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré chassé du pouvoir un an plus tôt. Comme Soulama et Zerbo, au moins une dizaine d’hommes, parmi les 1 300 membres de l’ex-RSP, avaient pris la fuite après l’échec du putsch. Les autres avaient été intégrés dans les différents corps de l’armée régulière après la dissolution du régiment.
Cette tentative de coup d’Etat illustre la fragilité du processus démocratique au Burkina en dépit de l’élection de Roch Christian Kaboré, un nouveau chef d’Etat au dernier trimestre 2015. Le pays a subi une attaque terroriste ayant fait plus morts et des blessés en 2015, et est régulièrement attaqué à ses frontières par des bandes armées .
Sur le plan politique, l’anarchie s’installe un peu dans certains milieux, notamment au niveau de la population très jeune, l’incapacité du gouvernement a créé une situation économique favorable suscite des mécontentements.
Ce qui fait d’ailleurs le lit de l’ancien parti de Compaoré qui se prépare à revenir sur la scène politique.
« Le pouvoir actuel est en train de perdre du terrain et plus le temps passe, plus sa marge de manœuvre se rétrécit. Le “c’était mieux avant” gagne du terrain », estime Siaka Coulibaly. Lors des élections législatives du 29 novembre dernier, le CDP avait remporté 18 sièges à l’Assemblée nationale. Trente-sept de moins que le MPP, mais suffisamment pour se positionner comme la troisième force politique au sein de l’Hémicycle.
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