Et si la Conférence Épiscopale togolaise initiait les négociations politiques?

Mgr Alowonou, président de la conférence des évêques du Togo saluant le Pape François

Depuis la publication le 26 Avril de la Lettre pastorale de la Conférence Episcopale du Togo, cette organisation est au centre des préoccupations. Dans cet article publié sur son blog, le consultant togolais Dany Ayida propose que les évêques prennent l’initiative de réunir la classe politique autour de négociations pour les réformes politiques rapides.

Lorsque l’occasion m’a été donnée la semaine dernière à Lomé d’analyser la Lettre pastorale de la Conférence Épiscopale du Togo, je soulignais qu’il était important que les Évêques du Togo ne s’arrêtent pas à une simple lettre, quelle qu’en soit la qualité et la portée. Certains ont cru à une boutade comme il m’arrive d’en faire. On m’a laissé croire que le Clergé togolais aurait fait tout ce qu’il pouvait faire. Je crois que je dois expliquer le fond de ma pensée.

Le principal mérite des responsables togolais de l’Eglise catholique, c’est d’avoir rappelé à l’élite nationale et à la classe politique, des priorités qui ne leur étaient pas inconnues: plus de vérité et de responsabilité dans la gestion politique du pays.  Et le rappel des engagements politiques passés ainsi que l’importance urgente de mener les réformes politiques pour une gouvernance démocratique qui implique le peuple.

J’ai dis qu’au Togo, il faut vite entamer ces négociations politiques.  On ne peut plus attendre.

Pourquoi l’Eglise catholique?

Parce que cette Eglise dispose des personnalités capables de diriger des discussions politiques entre les parties prenantes togolaises, de façons relativement indépendante. Et parce qu’elle vient de poser un acte historique par cette lettre épiscopale en demandant aux dirigeants et aux citoyens d’agir pour l’avenir du pays. La Conférence Épiscopale du Togo, si elle veut être cohérente avec elle-même, doit aller plus loin. Mobiliser tous les décideurs togolais et créer le cadre des discussions pour des réformes politiques consensuelles.

Une dette morale aussi…

Le Clergé togolais a une longue histoire avec la chose politique dans ce pays. Une histoire pas toujours facile à cerner. De l’institution aux personnages qui l’ont pilotée ou la pilotent encore, quelques actes manqués d’une gravité souvent peu discutée…. Et quelques résultats non négligeables.

Je pourrais aussi dire que l’Eglise catholique a une dette vis-à-vis de la nation togolaise. En 1991, Mgr Kpodzro a présidé la Conférence nationale et dirigé le Haut Conseil de la République qui en était issu. Fiasco. Plus récemment, Mgr Barrigah a accepté de patronner la Commission Vérité Justice Réconciliation du Togo. Ses recommandations attendent toujours d’être prises en compte et appliquées par le gouvernement…Puisque l’Eglise a accepté d’accompagner le processus politique du Togo, elle devra terminer le boulot!

C’est maintenant que les Togolais peuvent et doivent discuter. Le gouvernement n’est pas capable, dans sa position de joueur, d’initier des négociations politiques. Sa tentative de 2014-2015 a échoué. L’opposition est demanderesse de dialogue, si on en croit ses revendications récemment mises à jour. Alors, la CET doit accepter d’être l’arbitre. Et puisque personne ne viendra chercher les Évêques pour jouer ce rôle, elle a l’obligation morale d’en prendre l’initiative.

Lire l’intégralité de l’article et les réactions des internautes.

Source: www.danyayida.com

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