L’avenir de la forêt d’Abdoulaye est dans les mains de ses riverains. Rudement ébranlée dans les années 90 sur fond de conflits, cette forêt, l’une des trois plus prestigieuses réserves classées de la préfecture de Tchamba est en passe de devenir l’une des plus entretenues de la région pour le bonheur des riverains. Sa restauration coute chère mais bénéficie de la volonté de l’autorité et de la bonne collaboration des populations riveraines.
Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche a lancé les activités du projet « Actions pour la protection de la forêt classée d’Abdoulaye » située à l’est de la préfecture de Tchamba.
Initié par des populations locales et financé à hauteur de trois cent millions de francs par l’ONG Vétérinaires sans Frontières Suisse, ce projet vise à réduire la pauvreté des populations riveraines de la forêt d’Abdoulaye et préserver l’environnement et la biodiversité de la zone.
Les activités consistent à amener les populations riveraines à cesser leur pression sur la forêt dans la recherche des richesses naturelles (bois d’œuvre, de chauffe, le charbon de bois, les perches, la chasse sauvage, parcelles culturales, etc..). Il doit falloir donc négocier et convaincre les riverains de s’organiser en coopératives d’éleveurs en vue de participer au renouvellement de la forêt par la pépinière et le reboisement, de l’amélioration à court et long terme de la qualité de vie des populations cibles par le développement d’activités génératrices de revenu dans le domaine agro-pastoral notamment l’apiculture, le maraichage, l’élevage des animaux domestiques à cycle court et la volaille. La démarche n’est pas douloureuse.
Le projet prévoit également la formation de 2500 personnes et 500 élèves des écoles riveraines sur les dangers de la déforestation. Il mettra à la disposition de ces populations, 1150 petits ruminants, 2000 volailles avec la construction des poulaillers et des bergeries améliorés ainsi que 120 ruches pour recueillir le miel. Quatre-vingt-dix (90) béliers géniteurs ont été remis sur place aux riverains par le Ministre.
Il faudra pouvoir aussi toucher assez de ménages (il est prévu 300) dans les villages environnants pour solliciter leur collaboration avec le personnel du pilotage pour envisager la réussite durant les trois ans et après l’exécution du projet.
La forêt d’Abdoulaye, qui jadis, était un sanctuaire des animaux rares, est aujourd’hui réduite à sa part congrue littéralement détruite par des comportements inciviques allant de l’ignorance humaine à l’arrogance et à un dirigisme non éclairé. Si la question de sa restauration est relancée c’est dire aussi qu’il est reconnu et avéré en cette forêt ses capacités de régénérescence accrues à court et à moyen terme dans une perspective de la gestion durable des ressources naturelles.
La préfecture de Tchamba est étendue mais aussi très vert et aux environs de la forêt classée d’Abdoulaye existent deux autres forêts denses naturelles appartenant aux communautés locales ; il s’agit des forêts naturelles de Bago et d’Alibi 1. Plus loin vers Kaboli existe une troisième forêt dense naturelle appelée communément « Forêt Camel ». Ces trois forêts naturelles peu dégradées méritent une attention aussi particulière pour leur conservation et leur gestion durable.
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