Pour 2014, le Port autonome de Lomé (PAL) vise 9 millions de tonnes de fret. Il rejoint ainsi, via une série de projets d’envergure ces dernières années, les autres ports de l’Afrique de l’Ouest engagés dans une course de modernisation pour un meilleur positionnement. Pour émerger dans cette rude bataille des ports, il choisit de capitaliser ses avantages stratégiques dans cette sous-région de plus en plus convoitée par des armateurs de grosse pointure.
Cette infrastructure, qui a eu à quai le 21 janvier 1967 son premier navire « Birte Hugo Stinnes », capitalise essentiellement, près de 47 ans après, sa situation de seul port en eau profonde dans le Golfe de Guinée. Mais aussi son ostensible climat de sûreté consécutif à la sophistication de ses équipements de contrôle et à l’intégration du Togo dans un programme régional de lutte contre la piraterie maritime. Des avantages stratégiques qui, dit-on, ont convaincu les navires à en faire, dans la façade Atlantique de l’Afrique, un port d’attache de choix pour s’y mettre en rade, offrant ainsi une scène quotidienne d’interminable queue de navires au large de Lomé.
Une nouvelle percée pour le PAL, à ce jour, le bras maritime du Burkina Faso, du Mali et du Niger dont les importations et exportations représentent plus de 20% du volume des activités. Cette position se raffermit, dans une approche d’intégration régionale, par un projet de réhabilitation de la voirie interne et des réseaux divers qui vont renforcer sa compétitivité. La Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a adhéré à l’initiative et y a apporté, en mai dernier, un concours financier partiel de 25 milliards de francs Cfa.
Situéà égale distance des deux points extrêmes de la Côte Atlantique de l’Afrique, Nouadibhou en Mauritanie et Luanda en Angola, le PAL « connaît aujourd’hui d’énormes investissements qui vont lui permettre de se hisser définitivement au rang des ports les plus modernes de notre sous-région ». C’est ce que croit son Directeur général, le Contre-Amiral Fogan Kodjo Adegnon. Il s’agit d’une mobilisation des armateurs de classe mondiale et des investisseurs professionnels qui y exécutent deux projets d’envergures devant s’achever dans les mois à venir.
Le consortium Lomé Container terminal (LCT), formé par le groupe Getma et le major Mediterranean Shipping Company (MSC), y réalise un projet de terminal à conteneurs, un chantier de 400 millions d’euros, auquel se sont associées la Société financière internationale (SFI), l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque de développement de Chine, pour faire du Port de Lomé le seul à même d’accueillir, en Afrique de l’Ouest et du Centre, les méga-navires et un port de transbordement.[amazon template=banner easy]
Le groupe français Bolloré, via Togo Terminal, filiale de Bolloré Africa Logistics, s’y est engagé dans la construction du 3è quai, un ouvrage de 450 mètre avec un tirant d’eau de 15 mètres qui devrait attirer, croit-on, les super-conteurs en provenance de l’Asie et, à terme, doubler la capacité d’accueil et de stockage de ce port. Ce chantier estimé à 300 milliards de francs Cfa est presque achevé et sera réceptionné sous peu.
Le Port autonome de Lomé, occupant 80% des échanges commerciaux du Togo et offrant des opérations de transbordement qui représentent plus de 5% du volume global du trafic, se prévaut de plus de 8,6 millions de tonnes de fret traitées en 2013. Il se fixe, pour 2014, l’objectif d’accueillir plus de 1150 navires et de traiter 9 millions de tonnes de fret. Une barre légèrement élevée, après une performance de 1118 navires traités en 2013, contre 989 en 2012, soit une augmentation de 13,04% du trafic, pendant que le tonnage est passé de 7 770 000 en 2012 à 8 700 000 tonnes en 2013.
Avec la mise en service projetée du troisième quai et de la darse, outre la mise en concession de l’exploitation du quai minéralier et de l’activité de remorquage, le Port autonome de Lomé projette un résultat net d’environ 1667 milliards de CFA, soit une progression de 94% par rapport à 2013.
(Agence Ecofin)
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