
Cinquante-six manifestants des 6 et 7 juin derniers, détenus dans les locaux de différentes unités de police et de gendarmerie, ont été remis en liberté ce lundi 9 juin, selon un communiqué du Procureur de la République Talaka Maawama. Plus d’une cinquantaine de personnes, pour la plupart des anonymes, restent encore détenues dans les unités de police et de gendarmerie. Elles seront présentées ce mardi à la justice.
Parmi ces personnes se trouvent le médecin Dr Hounou-Adossi Ayitévi Firmin Elom, initiateur de @GiversTg, Mme Grâce Bikoni Koumayi, sage-femme et ancienne Vice-Presidente du parti Nouvel Engagement Togolais, ainsi que Assiou Désiré, doctorant en pharmacie à l’université de Lomé.
Ces derniers ont été probablement libérés grâce aux pressions de toutes sortes de l’Ordre des médecins du Togo, du corps médical ainsi que des associations étudiantes. Ce matin, le corps médical s’était retrouvé au CMS de Djidjolé pour une marche pacifique vers le lieu de détention du Dr Dr Hounou-Adossi Ayitévi Firmin Elom ainsi que d’autres membres du corps médical.
Des manifestants qui risquent une condamnation
Néanmoins, il reste dans les liens de la détention dans les unités de police judiciaire et de gendarmerie, plusieurs dizaines de personnes devant être présentées à la justice ce 19 juin, à en croire le procureur de la République.
Le procureur les accuse d’avoir participé à « un mouvement de révolte contre les institutions de la République ». Il les accuse de « troubles aggravés à l’ordre public au sens des articles 495 et 496 du nouveau code pénal ». Ils risquent une condamnation d’un à cinq ans d’emprisonnement.
A noter que la plupart des personnes non libérées sont soit des chômeurs, des travailleurs temporaires, des taxis-motos, ou des travailleurs non-affiliés à aucune organisation professionnelle. Une situation qui accroit leur vulnérabilité devant la justice qui pourrait en profiter pour les condamner à une peine privative de liberté.
Les 6 et 7 juin derniers, des jeunes Togolais sont sortis à l’appel du rappeur Aamron, pour dénoncer le bilan des 20 ans du régime de Faure Gnassingbe et son imposition, sans consultation populaire, d’une nouvelle constitution. Laquelle constitution dite de la cinquième république parlementaire assure au dictateur en fin de mandat, un pouvoir ad vitam aeternam.
Sur les réseaux sociaux, on appelle à la libération de tous les personnes arrêtées sans exclusive.
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