Le paisible village de Gadzagan (commune d’Agou1, préfecture d’Agou) a connu un drame le 22 novembre dernier, avec l’effondrement d’un immeuble en construction, occasionnant la mort d’un jeune homme de 27 ans et plusieurs blessés, essentiellement des ouvriers. Le non-respect voire l’ignorance des normes de construction serait à l’origine de ce drame devenu quasi courant au Togo.
L’effondrement d’immeuble en construction ou bâti défraie la chronique de temps à autre dans le pays. Le ministère de la Sécurité rappelle un précédent qui a eu lieu à Lomé (Afloa-Sagbado, Commune du Golfe 7), le 18 octobre 2024, un immeuble de 7 étages, avec plusieurs morts et des blessés.
Le communiqué du ministère de la Sécurité attire l’attention les populations quant aux règlements encadrant la construction au Togo. «…la construction d’un immeuble doit se conformer aux normes en vigueur, notamment la délivrance d’un permis de construire, avec l’assistance des techniciens et spécialistes agréés», indique le communiqué.
A l’instar du communiqué sur le drame du 18 octobre à Aflao-Sagbado, le colonel-ministre annonce une enquête. Le Gouvernement tient néanmoins à rappeler que « des sanctions réglementaires seront prises contre ceux qui enfreignent les règles de construction et d’urbanisme mettant en péril la vie des personnes ». Un vœu pied. On pourrait décliner les communiqués du ministère de la Sécurité depuis dix ans, que l’on découvrirait les mêmes éléments de langage.
Réduire les coûts et simplifier les procédures administratives
En réalité, il s’agit du minimum syndical de la part des autorités dont la politique en matière d’urbanisme et de construction laisse à désirer. Dans un pays où avoir sa propre maison est un leitmotiv, et une considération qui l’emporte sur beaucoup d’autres facteurs dans la vie d’un homme ou d’une femme, on peut s’étonner de la sous-information du public quant aux conditions et règlements qui encadrent l’habitat et l’urbanisme.
Il faudrait une autre politique de l’habitat et de l’urbanisme adaptée à la réalité des Togolais. En premier lieu revoir la fiscalité et les procédures administratives. Le gouvernement devrait s’atteler à réduire les coûts d’obtention du permis de construire et des autres actes d’urbanisme ; simplifier les procédures d’obtention du permis de construire. Si un effort a été réalisé pour l’obtention du titre foncier rendant désormais difficile les escroqueries en tous genres, son coût demeure encore prohibitif pour la majorité.
Dans un pays où le salaire d’un fonctionnaire Catégorie A 1, exception faite des professeurs titulaires des universités publiques, ne dépasse pas 600.000F, le titre foncier reste tout de même prohibitif. Une politique allant dans le sens de la réduction et la simplification des coûts et procédures d’obtention du titre foncier serait souhaitable.
Ces dernières années, le Togo et particulièrement Lomé et ses environs connaissent la flambée du prix des terrains. Le lot de terrain, soit 600 m2 est excessif. Le gouvernement devrait contrôler et encadrer le prix du m2 dans les zones urbaines et périurbaines.
En conclusion, sans des mesures fortes et une nouvelle politique de l’habitat, la liste des accidents que l’on classe malheureusement comme des faits divers continuera à s’allonger.
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