Après l’Eglise catholique de façon anticipée, c’est au tour de la Plateforme citoyenne pour les élections démocratiques (PCED) qui perd son accréditation pour l’observation des scrutins couplés législatives et régionales 2024.
Dans un courrier, la CENI informe la PCED qu’elle lui retire l’accréditation d’observateur électoral pour défaut de récépissé et donc « de base légale » pour opérer en cette qualité.
La CENI avait pourtant accrédité, le 12 avril 2024, la PCED qui comptait déployer un personnel opérationnel de 185 membres. La Commission électorale retire également sur le coup les 185 badges et guides à la CEPD.
La lettre d’accréditation mentionne cependant que « l’organisation PCED » « récépissé N° 0461/MATCD-SG-DAPOC-DOCA du 28 septembre 2008 délivré à Wanep, organisation membre, est accréditée pour observer le déroulement des différentes phases des élections législatives de 2024 dans les 5 régions du Togo ».
La plateforme est constituée d’associations qui ont déjà une reconnaisse légale sur le terrain et elle émane du Wanep-WANEP-Togo, un Réseau Ouest Africain pour l’instauration de la Paix créé en 1998. Le Wanep-Togo est une plateforme composée de 17 associations ont fait leurs preuves sur le terrain dans le cadre de la lutte pour la bonne gouvernance.
Elections sous hautes tensions
C’est la deuxième association à laquelle la CENI refuse l’observation électorale, après la Commission justice et paix de l’Eglise catholique, qui comptait déployer 500 observateurs sur le terrain. La Commission électorale avait disposé que l’Eglise catholique n’avait pas justifié ses sources de financement de la mission d’observation.
Ces rejets interviennent dans un contexte d’élections sous hautes tensions alors que le parlement a fait adopter, par une majorité mécanique de 87 voix sur 91, un changement constitutionnel controversé qui fait passer le pays à un régime parlementaire.
Le changement constitutionnel étant opéré pendant la campagne électorale, les députés élus sous un régime semi-présidentiel et un code électoral bien adapté, passeront à un régime parlementaire.
La nouvelle constitution fera probablement de M. Faure Gnassingbe le président du Conseil. Les adversaires de la nouvelle constitution accusent le régime de vouloir assurer un pouvoir à vie au chef de l’Etat actuel. M. Faure Gnassingbé qui est en son quatrième mandat devrait légalement postuler à un cinquième et dernier mandat en 2025.
Néanmoins, les associations de la société civile menacent de déclarer illégitimes les institutions de cette cinquième république en cas de promulgation de la nouvelle constitution par M. Faure Gnassingbe.
Les élections auront lieu ce lundi 29 avril 2024.
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