Au moins 150 membres et dirigeants de l’opposition tanzanienne, qui avaient dénoncé des fraudes massives lors des élections générales de fin octobre, ont depuis été arrêtés, a déclaré mardi dans un communiqué la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet. La plupart de ces hommes politiques, arrêtés à partir du 27 octobre, à la veille des élections présidentielles et législatives, ont été depuis libérés mais 18 d’entre eux seraient encore en détention, précise le texte.
“La Haute-Commissaire a appelé à la libération immédiate de ceux qui sont détenus pour avoir exercé leurs droits humains”, indique ce communiqué reçu par l’AFP à Nairobi.
L’ancienne présidente du Chili appelle les autorités tanzaniennes à s’assurer que les forces de sécurité “agissent dans le respect de l’Etat de droit” et des droits humains.
L’opposition avait dénoncé des fraudes massives avant même la publication des résultats du scrutin, qui s’est soldé par une victoire écrasante du président sortant John Magufuli et du parti au pouvoir, le CCM. L’opposition avait appelé ensuite à des manifestations.
En réaction, plusieurs de ses dirigeants, dont Tundu Lissu, candidat malheureux du Chadema, principal parti de l’opposition, et Freeman Mbowe, son président, avaient notamment été arrêtés puis libérés sous caution la semaine dernière.
John Magufuli, dont le premier mandat a été caractérisé par un net recul des libertés fondamentales et une multiplication des attaques contre l’opposition, a été réélu président avec plus de 84% des voix. Le CCM, au pouvoir sans discontinuer depuis l’indépendance, a raflé la quasi-totalité des 264 sièges en jeu aux législatives. Des doutes ont émergé quant à la sincérité de ce scrutin, qui a vu le CCM emporter des sièges jusque dans des bastions historiques de l’opposition, en Tanzanie continentale comme dans l’archipel semi-autonome de Zanzibar.
Avec Afp
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