Le faiseur de roi RDCongonlais fracassé sur l’autel de ses ambitions. Poursuivi pour détournement et blanchiment de 50 millions de dollars d’argent public, Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président de la RDC est condamné dans la journée à une peine de 20 ans de travaux forcés et d’inéligibilité.
Son procès est retransmis à la télé congolaise depuis plusieurs semaines montrant le spectacle de la déchéance d’un homme qui tenait le haut du pavé politique depuis la fin des années 1990.
Homme de pouvoir très influent de Joseph Kabila, originaire du Kivu, il était considéré comme un faiseur de roi avant d’entrer en dissidence face à la volonté de l’ex-président Kabila de rester au pouvoir ad vitam aeternam.
Dans l’opposition depuis quelques années, cet adepte de la politique rodéo est la cheville ouvrière de l’accord entre Kabila et Tshisekedi ayant permis à ce dernier d’arriver au pouvoir à l’issue de la présidentielle controversée de décembre 2018.
Considéré comme président bis, suspecté d’avoir négocié un partage des mandats présidentiels avec le président Tshisekedi, Vital Kamerhe, 61 ans est-il devenu trop gênant ? La forte présence de Joseph Kabila sur le théâtre politique en dépit de son retrait, les difficultés du président Tshisekedi à asseoir pleinement son pouvoir symbolisent la mare à crocodile qu’est la scène politique RDCongolaise.
La chute vertigineuse de l’intouchable ex-directeur de cabinet, si elle n’était pas prévisible, laisse quelque peu indifférent le peuple congolais. Le pays est exsangue du pillage de ses immenses ressources organisé par l’élite politique, et M. Kamerhe est considéré à juste titre comme faisant partie des fossoyeurs à la fois de la démocratie balbutiante et de l’économie.
Qu’il s’agisse d’un vrai procès ou non d’un règlement de compte, les RDCongolais restent blasés. Ils souhaiteraient même que les loups se mangent allègrement entre eux.
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