Les conséquences politiques d’une erreur monumentale de diagnostic lors d’un décès de la 2ème vice-présidente du parlement est à l’origine du limogeage le 29 avril dernier du coordonnateur national.
Le 18 mars dernier, Rose Marie Compaoré, vice-présidente de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, diabétique, décède, le lendemain de son admission à l’hôpital. C’était quelques jours après son retour d’un voyage à l’étranger.
Le coordonnateur national le professeur Martial Ouédraogo avait alors annoncé qu’il s’agissait d’un décès dû au nouveau coronavirus, le premier cas du genre enregistré en Afrique.
Cependant, plusieurs semaines plus tard, on ne constate aucun cas de contamination dans l’entourage proche et professionnel de la défunte. Et la cellule de coordination n’a d’ailleurs pas entrepris une opération de décontamination du domicile de la défunte.
Dans un reportage de la télévision privée BF1, largement relayée sur les réseaux sociaux, l’époux de la défunte, Amado Compaoré, se demande « comment une patiente, qui est rentrée consciente à l’hôpital le 16 mars, est déclarée morte du coronavirus le lendemain, 17 mars, alors que le test lui-même prend au minimum trois jours ? »
« Par ailleurs, aucun autre membre de la famille n’a contracté la maladie, malgré le fait qu’aucune mesure de désinfection de la famille mortuaire n’a été faite », affirme-t-il, demandant une enquête.
Lundi 27 avril, en marge d’une cérémonie en mémoire de la défunte, la famille avait émis des doutes sur les causes de la mort, affirmant n’avoir jamais reçu son dossier médical.
En pleine crise du covid-19 où le pays décline un bilan officiel de 42 morts pour 638 cas confirmés, une telle faute médicale ne passe visiblement pas. Elle se découvre comme un marqueur de l’incompétence de la cellule, alors que la gestion de la crise sanitaire est très décriée, surtout en ce qui concerne ses conséquences économiques. Le pays vit en plein confinement, avec la fermeture de nombreux marchés. Des manifestations ont eu lieu à Ouagadougou pour exiger la réouverture des 33 marchés de la capitale
Une telle bourde médicale monumentale pourrait avoir de graves conséquences politiques et constituer un handicap pour la lutte contre le coronavirus.
Le ministre de la Santé a alors en toute logique pris la décision de démettre le responsable national de la cellule anti-covid 19.
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire