Plus d’une centaine d’enfants torturés et violés dans une école coranique

Le Nigeria a découvert avec effroi vendredi l’existence d’une école coranique à Kaduna (nord), où des enfants, dont des mineurs, étaient victimes de torture et de viol, avant d’être secourus par la police.

Lors d’une descente menée dans une maison du quartier Rigasa, la police de Kaduna a découvert des élèves et étudiants de « nationalités différentes » enfermés et enchaînés dans ce que les médias appellent désormais « la maison de l’horreur ». 190 enfants ont été libérés.

Les responsables de l’établissement les faisaient vivre dans « des conditions inhumaines et dégradantes sous couvert de leur apprendre le Coran et de les redresser », pédagogiquement.

Le propriétaire de l’établissement et ses six assistants ont été arrêtés. « Nous avons trouvé une centaine d’étudiants, dont des enfants de neuf ans à peine, enchaînés dans une petite pièce, dans le but de les corriger et de les responsabiliser », a déclaré la police. Toujours selon la police : « Les victimes ont été maltraitées. Certaines d’entre elles ont déclaré avoir été violées par leurs professeurs ».

Sur les quelques photos diffusées dans la presse nigériane, on voit un enfant avec le dos couvert de plaies à vif, visiblement causées par des coups de fouet, un autre aux pieds enchaînés à des barres de fer, et une foule de jeunes garçons entassés dans une cour insalubre.

La police a aussi trouvé une « chambre de torture », où des élèves étaient suspendus à des chaînes et battus lorsque les enseignants estimaient qu’ils avaient commis une faute.

Le raid policier a été lancé suite à des plaintes répétées de voisins qui se doutaient que quelque chose d’anormal se passait à l’intérieur de l’école.

« Les victimes étaient de nationalités différentes et deux d’entre elles ont déclaré lors de leur interrogatoire qu’elles avaient été amenées par leurs parents du Burkina Faso », a ajouté le porte-parole.

L’un d’entre eux cité par plusieurs journaux locaux, Bello Hamza, a affirmé qu’il devait partir étudier les mathématiques en Afrique du Sud lorsque sa famille l’a amené dans « la maison de l’horreur », il y a trois mois. « Ils prétendent nous enseigner le Coran et l’islam, mais ils font beaucoup de choses ici. Ils obligent les plus jeunes à avoir (des rapports) homosexuels », a-t-il témoigné. « Ceux qui ont tenté de s’échapper d’ici ont écopé de punitions sévères: on les attachait et les suspendait au plafond ».

« Au cours de mon court séjour ici, quelqu’un est mort des suites des tortures. D’autres étaient morts avant à cause de problèmes de santé et des tortures. Ils nous donnent une nourriture très pauvre et nous ne mangeons que deux fois par jour », a raconté Bello Hamza.

Le Temps avec Afp

A propos Emilie ORONG 960 Articles
Emilie Orong est une passionnée de l'écriture. Elle a rejoint L'Equipe Le Temps en 2015. Couvre l'actualité nationale en tous genre et a un regard pointu sur l'actualité africaine.

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