La cour d’appel de Paris a validé les mises en examen de Vincent Bolloré dans l’enquête portant sur la gestion du port de Lomé

La Cour d’Appel de Paris a validé les mises en examen de M. Vincent Bolloré et de son groupe dans le volet togolais de l’enquête sur la gestion du port autonome de Lomé, selon le quotidien Le Monde.

L’homme d’affaires Vincent Bolloré avait été  mis en examen en avril 2018 pour des soupçons de corruption dans l’attribution à son groupe de concessions portuaires en Guinée et au Togo en 2010.  Les juges du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris enquêtaient ont inculpé le milliardaire  français pour  « corruption d’agents étrangers dépositaires de l’autorité publique », « abus de biens sociaux » et « abus de confiance ».

Les juges soupçonnent M. Bolloré d’avoir utilisé ses activités de conseil politique de sa filiale de publicité Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV. Grosso modo, le groupe via sa filiale Havas, s’était occupé de la communication de Faure Gnassingbé pendant sa campagne électorale de 2010 et a contribué à le faire réélire.

Cependant, la Cour d’appel de Paris a déclaré reconnu la prescription des faits de « corruption » et de « faux et usage de faux » en Guinée. Elle n’a en revanche pas retenu la prescription pour les faits d’« abus de confiance », pour lesquels M. Bolloré a aussi été mis en examen en avril 2018 et sa holding en décembre 2018, rapporte le quotidien Le Monde dans son édition en ligne.  

16 terminaux de conteurs en Afrique

Bolloré qui dirige 16 terminaux de conteneurs en Afrique, a remporté les marchés concernant le port autonome de Lomé et le port de Conakry peu avant les élections présidentielles au Togo et en Guinée.

Les magistrats français s’appuient  en particulier sur les documents retrouvés lors des perquisitions de 2016 au siège du groupe Bolloré, les magistrats soupçonnent Havas d’avoir sous-facturé ses services rendus aux deux candidats victorieux pour obtenir, en contrepartie, la gestion des concessions portuaires.

A chaque fois, la désignation de SDV a entraîné une bataille judiciaire avec les anciens gestionnaires. S’agissant de Conakry, le français Necotrans avait, dès mars 2011, déposé une plainte pour « corruption internationale », rapidement classée sans suite par le parquet de Paris.

En filigrane, l’affaire Bolloré dévoile les relations de corruption du groupe et son rôle dans le maintien des dictatures dans les pays francophones d’Afrique. Ainsi, en 2015, lors de la présidentielle, Bolloré a fait passer sur le bouquet de péage Canal Plus un documentaire publicitaire mettant en relief les qualités de gestion de Faure Gnassingbé.


En savoir plus sur Le Temps

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

A propos Komi Dovlovi 1103 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

Laisser un commentaire