Alors qu’ils risquent de lourdes peines pour leurs carrières d’enseignants, les professeurs titulaires Dodji Kokoroko et Adama Kpodar ont refusé leur comparution devant la Commission d’éthique et de déontologie du CAMES, qui siège depuis le 16 avril à Ouagadoudou. Les deux dirigeants universitaires de Lomé et de Kara, impliqués dans de graves affaires de manquements à l’éthique et à la déontologie, accusent à leur tour le Secrétaire général du CAMES de complicité avec les plaignants. La délibération aura lieu le 21 avril prochain.
Alors qu’ils risquent de lourdes peines pour leurs carrières d’enseignants, les professeurs titulaires Dodji Kokoroko et Adama Kpodar ont refusé leur comparution devant la Commission d’éthique et de déontologie du CAMES, qui siège depuis le 16 avril à Ouagadoudou. Les deux dirigeants universitaires impliqués dans de graves affaires de manquements à l’éthique et à la déontologie accusent à leur tour le Secrétaire général du CAMES de complicité avec les plaignants. La délibération aura lieu le 21 avril prochain.
Les journées se suivent et se ressemblent à Ouagadougou, capitale de siège du CAMES (Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur). Au deuxième jour des réunions de la Commission d’éthique et de déontologie, les personnes citées dans des affaires ont refusé de comparaître. Les professeurs togolais Dodji Kokoroko et Adama Kpodar, respectivement président de l’Université de Lomé (UL) et vice-président de l’université de Kara, ont refusé d’être entendus pendant ces assises censées se dérouler du 16 au 18 avril.
A la première journée d’audience, Kokoroko a refusé la confrontation avec les Professeurs Victor Topanou du Bénin et Jondo du Togo. Dans cette affaire, il est accusé de fausses déclarations de thèses et falsification de procès-verbaux de thèses. Plusieurs autres plaintes du même ordre par d’autres enseignants togolais et béninois visent Dodji Kokoroko et Adama Kpodar. Selon un témoin, le président de l’UL a menacé Bertrand Mbatchi, le Secrétaire général du CAMES, de le traduire devant le juge administratif de Ouagadougou.
Coup de théâtre
Coup de théâtre au second jour des audiences : les professeurs Meledje, Loada, Kpodar, Kokoroko, Salami et Gnamou, tous Professeurs titulaires de l’Afrique de l’Ouest, font intervenir leurs conseils qui accusent le Secrétaire général du CAMES d’être un « complice assumé » avec les plaignants. Les conseils juridiques de la défense sont Me Eric Sossah du Barreau de Lomé, Me Guy Herve Kam et Me Séraphin Some du Barreau de Ouagadougou.
Ils l’accusent surtout de « violation du Code d’éthique et de déontologie du CAMES par un règlement intérieur adopté en catimini », de « non-respect des droits de défense dans une procédure biaisée que l’on a appliqué à des professeurs d’université » ; de « non communication des pièces du dossier avant audience » ; d’«interdiction aux avocats de la défense de faire des observations orales et de plaider » ; de « comparution des témoins à charge à la discrétion du Secrétaire Général sans possibilité pour les mis en cause d’appeler leurs propres témoins et l’impossibilité de questionner les témoins » ; et de « non-respect du contradictoire ». Et aussi d’autres « vices de forme » au règlement intérieur.
« En attendant les différentes voies de recours, ils en appellent à la responsabilité des instances suprêmes du CAMES, notamment le CCG et le conseil des ministres afin de redonner à l’institution ses lustres d’antan », selon les avocats des défendeurs.
La dérobade continue chez Kokoroko
Le journal Le Temps qui suit l’affaire depuis quelques temps note toutefois que contrairement à ce qu’affirment les conseils de Kokoroko et Kpodar, les dossiers leur ont été communiqués depuis l’année dernière. Plusieurs courriels et des échanges, visionnés par le Temps, ont eu lieu entre le Secrétaire général du CAMES et les professeurs Kpodar et Kokoroko. C’est d’ailleurs sur la foi du contenu d’un des dossiers communiqués que les enseignants togolais Kokoroko, Kpodar, ont porté plainte pour « atteinte à leur honneur » contre Sasso Pagnou, enseignant à la Faculté de droit de l’Université de Kara. M. Sasso Pagnou a reçu une citation directe pour une comparution devant le tribunal de première instance de Kara, qui devait statuer en matière correctionnelle le 8 avril dernier. Le procès a été reporté au 29 avril.
Cependant, de sources proches du Tribunal de Kara, une passe d’armes ubuesque avait eu lieu entre le président du tribunal Lamine Baba Yara et M. Dodji Kokoroko. Ce dernier et le vice-président de l’Université de Kara Adama Kpodar se sont présentés au tribunal sans leurs conseils. Ils se sont opposés vivement au report du procès. « Il faut que cette affaire soit vidée aujourd’hui», dit sur un ton comminatoire, le président de l’Université de Lomé au Président Lamine Baba Yara, qui lui fit observer non seulement l’imprudence de se présenter sans conseil et tout enseignant de droit qu’il est de ne pas confondre le palais de justice à la président de l’université.
Adepte des confrontations avortées, il semble que le professeur Dodji Kokoroko, enseignant de droit, se dérobe encore une fois à un rendez-vous pour lequel il a pourtant fait le déplacement de la capitale du CAMES. Il n’est prévu nulle part dans les règles du CAMES, une intervention des conseils dans une affaire pendante devant une instance interne.
Pour l’instant les audiences devant la Commission d’éthique et de déontologie du CAMES se poursuivent jusqu’à demain 18 avril. Les délibérations auront lieu samedi 21avril. Les professeurs Dodji Kokoroko et Adama Kpodar, déjà suspendus des activités du Conseil consultatif général du CAMES, encourent des mesures décisionnaires très lourdes.
A suivre !
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