Accès sécurisé des femmes à la terre : l’apothéose à Kévé

La campagne nationale autour de l’accès sécurisé des femmes à la terre a connu son apothéose avec l’étape de Kévé tenue le vendredi 22 mars

C’est le Secrétaire Général de la préfecture de l’Avé, Francis Komi Ayida qui a reçu la délégation du Centre Afrika Obota et de SOS Civisme Togo au cours de cette matinée de vendredi 22 mars. Il a procédé à l’ouverture et au lancement de l’activité devant la soixantaine de participants dont des chefs traditionnels, des leaders religieux, des chefs services ainsi que des responsables et membres des groupements féminins et paysans de la localité.

Le Secrétaire Général de la préfecture a salué l’honneur fait à la localité d’accueillir cette manifestation. Pour lui, l’’accès de la femme à la terre est une « question essentielle au chœur de la modernisation d’’un pays et surtout le Togo. Le nouveau code y accorde une importance particulière. L’accès c’est bien mais la sécurisation c’est encore mieux ». Il a invité les participants à partager « Nous souhaiterions que les informations obtenues ici aillent directement aux populations afin qu’elles ne restent plus indéfiniment dans l’ignorance qui aboutit très souvent à des malentendus, nuisibles pour notre société ».

Problématiques de l’accès des femmes à la terre

Autour des problématiques prévues pour contribuer à la réflexion, ce sont deux panels notamment “Croyances et problématiques de l’accès des femmes à la terre” et le ” Dialogue religieux pour la sécurisation de l’accès de la femme à la terre par voie successorale” qui ont fait l’objet des débats.

Les panelistes ont posé le problème aux participants. Pour le premier panel c’est l’étude faite en 2016 par la Fondation Konrad Adenauer (KAS), partenaire du CAO et de SOS Civisme, qui a révélé qu’en terme d’accessibilité à la terre il y a 27,72% qui ont accès à la terre contre 72,28% pour les hommes. C’est cette inégalité qu’il faut réparer. Même pour les 27% des femmes qui ont accès à la terre, elles n’ont pas un accès sécurisé. Cela veut dire que la femme n’as pas droit à la terre, n’est pas propriétaire de cette terre avec tous les trois attributs notamment l’usus, le fructus et l’abusus. Mais la loi adoptée par le gouvernement portant code foncier et en ses articles 08, 14 et autres.. donne l’accessibilité à la terre à tous les Hommes sans autres distinctions.

Dans cette disposition il est avantageux pour la femme d’accéder à la terre pour donner un regain en terme de promotion de la justice sociale et de la paix parce que la femme tout comme l’homme est une descendance de la famille, elle porte dans ses veines le sang de cette famille et par conséquent la femme devait avoir un droit égal au patrimoine de cette famille. Comme avantage encore c’est la réduction de la pauvreté et de la faim parce que la femme est un vecteur essentiel de cette réduction et de la promotion de l’économie locale surtout dans les localités où l’activité principale est tournée vers les champs. Cela contribue à réduire la délinquance juvénile dans les milieux. Pour un monde sans faim !

Dialogue religieux pour la sécurisation

Pour le second panel, l’écart entre l’homme et la femme, en terme d’accessibilité à la terre, appelle à des considérations religieuses. Les facteurs traditionnels influencent cet écart de la même manière que les autres religions ont des influences de part leurs interprétations qui prêtent le flanc à  cette discrimination. Il fallait donc réunir tous ces religieux dans leurs diversités pour pouvoir aborder la question et que chacun à son niveau puisse donner la perception  de sa religion.

Selon les organisateurs il fallait ramener tout le monde (leaders communautaires et religieux ainsi que les autorités locales autour de la loi d’une république et trouver un terrain de conciliation entre la manière dont l’on comprend et aborde la question et la loi qui s’impose à tous. Pour cette seconde phase qui concernait la région maritime du Togo ce sont les préfectures du Bas-Mono (Afagnan), Vo (Vogan) et Avé (Kévé) qui ont accueilli les délégations des deu associations et de leur partenaire, Konrad Adenauer Stiftung (KAS) du 18 au 22 mars 2019


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