Ghana: Plus 15 millions d’électeurs aux urnes

Plus de  15 millions d’électeurs du Ghana, répartis dans 28.922 centres de vote, sont convoqués pour choisir le prochain président parmi sept candidats.

15.703.890 Ghanéens sont appelés aux urnes depuis ce matin dans le cadre de la présidentielle 2016. Sept candidats sont en course dont le président actuel John Dramani Mahama, en poste depuis juillet 2012, suite à la mort subite du président John Atta Mills, et élu à la présidentielle de décembre 2012 pour un mandat de quatre ans.

Accusé de corruption, un bilan économique mitigé à son actif, le président sortant, John Dramani Mahama, risque son fauteuil. Vingt-cinq partis politiques sont impliqués dans ce scrutin qui s’annonce serré.

Contre lui six autres candidats, dont le leader de l’opposition, John Dankwa Akuffo-Addo, et Mme Nana Konadu Agyeman-Rawlings ( ex-première dame et femme du président Jerry John Rawlings), dissidente du parti au pouvoir, le National democratic Congress (NDC).

Un président sortant en danger 

Accusé de corruption, avec à son actif un bilan économique mitigé dû à l’explosion de la dette publique, la chute du cours de la monnaie nationale, le cedi, la morosité du climat des affaires, et la chute du cours du pétrole, le président John Dramani Mahama rempile pour un second mandat dans des conditions difficiles.

Il plaide néanmoins pour une politique généreuse de développement du secteur privé créatrice  de milliers d’emplois, et l’extension de l’assurance-maladie universelle, une situation qui ne lui garantit aucunement  la victoire.

Parti d’obédience social-démocrate, le NDC a viré au social-libéralisme depuis le départ de Jerry John Rawlings, d’où d’ailleurs les conflits répétitifs entre l’aile gauche dont une partie a suivi la très ambitieuse Nana Konadu Agyeman.

En 2012, il n’a battu que d’une courte tête, 52% contre 48%, son plus sérieux concurrent, John Dankwa Akuffo-Addo, candidat du NPP (National People’s Party).

Avocat et homme d’affaires prospère, John Dankwa Akuffo-Addo est candidat pour la troisième fois après avoir été battu deux fois par John Atta-Mills et Mahama. Il a battu campagne sur le thème de la corruption et du chômage, talon d’Achille du gouvernement actuel. S’il a échoué à deux reprises, son expérience du terrain pourrait l’aider à remporter le scrutin. Cependant, la candidature de John Dankwa Akuffo-Addo, 72 ans, ne fait pas l’unanimité au sein du parti.

Candidature dissidente de Mme Rawlings

Quant à Mme Nana Konadu Agyeman-Rawlings, l’ex-première dame dissidente du NDC, elle pourrait porter un rude coup au Président sortant, surtout dans la zone Ashantie, son fief électoral.

Patronne du National democratic Party (NDP) après avoir claqué la porte du NDC, Mme Nana Konadu Agyeman-Rawlings a mené campagne sur les thèmes de l’éducation et de la promotion des femmes. Elle n’a pas le soutien ouvert de son mari ; l’ancien président reste l’atout majeur d’une victoire du NDC.

Les cinq autres candidatures ne sont pas des foudres de guerre.  Sort du lot dans une moindre mesure Ivor Kobina Greenstreet, de la Convention People’s Party, parti n’krumahiste, a défait à la surprise générale Samia Nkrumah, la fille du père de l’indépendance. Mais la CPP peut pâtir de sa proximité avec le NDC.

Polémique autour des électeurs de l’Est

Avant la tenue du scrutin ce mercredi, le NPP avait appelé à la fermeture de la frontière avec le Togo afin d’empêcher le vote des électeurs « togolais », visiblement des bi-nationaux. Une demande refusée par les autorités ghanéennes.

Régulièrement, le NPP accuse le NDC de bénéficier du vote « illégal » des étrangers. En réalité, il s’agit des électeurs de l’Est du pays, surtout de la Volta Region, une région majoritairement peuplée d’Ewés, ethnie dont est issu l’ex-Président John Rawlings.

Par le hasard de l’histoire, les populations de cette région, anciennement une partie du Togoland allemand pendant la colonisation, sont souvent à cheval entre le Togo et l’Est du Ghana.


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A propos Komi Dovlovi 1121 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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