Education: Menace de grève sur la rentrée

Reportée contre toute attente au 17 octobre prochain la rentrée scolaire 2016-2017 pourrait connaître des perturbations si le gouvernement n’engage pas  des négociations avec les syndicats d’enseignants et satisfait au paiement de leurs primes de bibliothèque.

Débrayage

La rentrée scolaire aura-t-elle finalement  lieu  le 17 octobre prochain ? De sérieuses inquiétudes pèsent sur l’ouverture effective des classes. En cause la grogne dans les rangs des syndicats enseignants qui s’apprêtent à lancer un préavis de grève de deux jours à la rentrée si le versement des primes de bibliothèque n’est pas effectué avant ladite date de rentrée.

La prime de rentrée et de bibliothèque  estimée entre 75.000 et 150.000 CFA est une dotation pour les livres et la craie. Elle est de 75.000 F pour les enseignants de bureau, c’est-à-dire les administratifs, et 150.000 CFA pour les enseignants assignés à des tâches d’enseignement. Il s’agit d’un acquis obtenu depuis cinq ans à la suite d’interminables grèves qui ont perturbé l’éducation nationale les années précédentes. Cette prime s’effectue en un versement unique à la rentrée.

Mais la décision du gouvernement de mensualiser le versement de cette prime est l’une des causes de la nouvelle dissension entre les deux parties. Les syndicats ont laissé entendre une perturbation de la rentrée en cas de non-respect de cet acquis.

Nouveaux syndicats

Le gouvernement a tenté de désamorcer cette bombe en reportant la rentrée qui devait se tenir préalablement le 22 septembre dernier, arguant de l’organisation du Sommet de la Sécurité maritime, mais aussi en divisant les syndicats d’enseignants.

Si le gouvernement mis sous pression a promis de satisfaire de payer les primes de bibliothèque et de craie en un versement unique, les syndicats ont formulé une nouvelle plate-forme de revendications : primes de salissure, de nuit, de logement, de nuit et d’affectation.

Des conditions que le gouvernement refuse d’agréer, en témoignent les discussions houleuses entre les parties et le traitement que le ministre Gilbert Bawara, de l’Emploi, du Travail et de la Fonction publique a réservé aux délégations des syndicats cette semaine. Le ministre a essayé de ridiculiser les enseignants en les taxant soit de gourmands ou de voleurs de l’Etat en n’utilisant pas les primes de bibliothèque pour l’achat de livres.

La partie s’annonce d’autant plus difficile pour le gouvernement que de nouveaux interlocuteurs sont apparus.  Les désaccords entre les syndicats USET et le SJITE a donné lieu à la création de deux autres fédérations du préscolaire et du primaire, et du secondaire et du technique. Ce sont ces syndicats que le ministre Gilbert Bawara a humilié lors de leur dernière rencontre à son cabinet.

L’enseignement togolais traverse une mauvaise passe depuis plus de trois décennies. Et l’un de ces problèmes officiellement reconnus est la condition salariale démotivante des enseignants.


En savoir plus sur Le Temps

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

A propos Komi Dovlovi 1122 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

Laisser un commentaire